Le Président de la chambre a ajourné la session nocturne prévue pour adopter la très controversée loi d’amnistie après que l’ancien Premier Ministre Saad Hariri et plusieurs autres députés dont Faysal Karamé aient annoncé leurs retraits.

Gébran Bassil avait également indiqué que le Courant Patriotique Libre se retirera “s’il est interdit de voter contre la loi”.

Cette loi fait également l’objet d’une opposition ardue des partis chrétiens – alliés pour la circonstance – qui dénoncent la possible libération de militants islamistes impliqués dans des attaques terroristes contre l’Armée Libanaise et les Forces de Sécurité Intérieure.

Le Président de la Chambre souhaiterait une adoption de la totalité de la loi sans examen article par article, ce qui est à l’origine de l’opposition d’une partie des députés.

Il s’agissait de la troisième tentative d’adopter une loi également rejetée par une partie de la population libanaise. Des manifestants se sont rassemblés devant le Palais de l’Unesco pour dénoncer une classe politique accusée de corruption et qui chercherait ainsi à s’auto-amnistier.

Saad Hariri a ainsi accusé ses opposants de vouloir “retourner à la case départ”, allusion à l’opposition des parties chrétiens à cette loi qui appelle à la libération de militants islamiques impliqués dans des attaques terroristes ou encore de trafiquants de drogue et de personnes coupables de délits financiers.

Le projet de loi appelle à la libération d’islamistes impliqués dans des actes terroristes. Le Courant du Futur, via l’ancien Premier Ministre Saad Hariri estime que “cette libération ne concerne pas les criminels mais des personnes qui auraient été détenus injustement sous le prétexte du terrorisme”. 

L’ancien Premier Ministre Najib Mikati a également rejeté ces critiques, estimant que le nouveau texte exclu la libération de personnes ayant du sang sur les mains. 

Quant aux députés chrétiens, ils estiment le texte plutôt vague et permettant de libérer des personnes impliquées dans des attaques contre le personnel militaire et sécuritaire. Le député Chamel Roukoz a ainsi estimé que le pardon accordé “aux assassins de soldats libanais est un crime. L’amnistie est un acquittement pour les criminels, une atténuation du crime et une dilution du droit. Nous voulons la justice, c’est la seule solution.” 

Autre polémique, les partis chrétiens souhaiteraient l’inclusion de libanais ayant obtenu la nationalité israélienne après avoir fui suite à la libération du sud Liban en mai 2000. Cette proposition a été rejetée par le Hezbollah et le mouvement Amal qui souhaitent, de leur part, l’inclusion d’individus impliqués dans la culture et le commerce de drogues.

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