Le président de la chambre Nabih Berri a été réélu ce mardi 31 mai avec un nombre de voix réduits, son plus faible score depuis sa première élection en 1992. Il aurait ainsi recueilli 65 voix en sa faveur, 23 bulletins blancs et 40 bulletins annulés. Il était le seul candidat à ce siège.

Né le 28 janvier 1938 à Bo au Sierra Leone, Nabih Berri est un président de la Chambre des députés du Liban depuis 1992, ainsi que le chef du mouvement Amal. Il a ainsi été élu une première fois en 1992 puis réélu en 1996, 2000, 2005, 2009 puis en raison de l’extension du mandat de la chambre, en 2018. Nabih Berri fait parti de la classe politique qui avait été pourtant largement critiquée ces dernières années en raison de la corruption et du népotisme qui règne au sein des administrations publiques. Durant son règne, il aura notamment réussi à contrôler le ministère des finances, le faisant revenir à un de ses proches comme Ali Hassan Khalil, mis en examen pour homicide dans le cadre de l’enquête portant sur l’explosion du port de Beyrouth ou encore Ghazi Zoaiter, ancien ministre des travaux publics, également membre du mouvement Amal.

La session a été aussi marquée par une altercation verbale entre Nabih Berri et les députés Paula Yacoubian et Sami Gemayel qui souhaitaient voir être entendu les noms des bulletins annulés.

Et les députés indépendants marquent leur solidarité avec les familles des victimes de l’explosion du Port de Beyrouth

Le scrutin a été aussi marqué par un rassemblement des députés indépendants nouvellement élus devant le port de Beyrouth, ground zéro de l’explosion du 4 août 2020, en solidarité avec les familles des victimes peu avant la première session du parlement. Pour rappel, certains des députés nouvellement élus ont été blessés lors des incidents qui ont suivi cette explosion dans des heurts avec des forces de l’ordre dont la police du parlement. Ils ont également annoncé vouloir déposer un bulletin blanc lors du vote du président du parlement et du vice-président, refusant toute compromission avec les partis politiques traditionnels considérés comme corrompus et à l’origine, non seulement du drame, mais également de l’effondrement économique.

Marc Daou, nouveau député d’Aley est entré dans le parlement, portant une photo des victimes de l’explosion portuaire.

Ils ont ensuite convergé avec le parlement, passant par la place des martyrs sous le slogan “Thawra” ou révolution, appelant à la poursuite de l’enquête et à la levée de l’immunité parlementaire des anciens ministres parmi lesquels se trouvent plusieurs proches de Nabih Berri comme l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil et des travaux publics Ghazi Zoaiter. Ces derniers ont été mis en examen pour homicide volontaire et négligence criminelle par le juge Tarek Bitar. Cependant, ils refusent de comparaitre devant le magistrat en charge de l’instruction du dossier, se retranchant sous leur immunité parlementaire.

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