Le secrétaire général du mouvement Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah s’exprimait ce soir à l’occasion du 14ème anniversaire de la conclusion du cessez-le-feu lors du conflit de juillet 2006.

Il s’agit de la première allocution depuis que certaines chaînes de télévision ont annoncé leur boycott du direct du dirigeant du Hezbollah. Leurs applications sur téléphone mobile a cependant continué à assurer un direct.
Toutefois, ces mêmes chaînes ont indiqué qu’elles en parleront, par exemple lors de leurs journaux télévisés en différé.
Les sites d’information libanais n’ont également annoncé aucun boycott pour l’heure, du discours du dirigeant du Hezbollah. Certains sites, pourtant affiliés à des partis opposés du Hezbollah, ont même publié en direct le discours de Sayyed Hassan Nasrallah.

Le dirigeant du Hezbollah a tout d’abord accusé Israël d’avoir imposé la guerre de juillet 2006 au Liban suite à une décision américaine.

Ce conflit a eu des résultats historiques à tous les niveaux, comme par exemple le fait d’avoir empêché la mise en place voulue par l’administration américaine du plan du nouveau Moyen-Orient. La résistance et la résilience du Liban a fait échouer ce plan. Par ailleurs, la balance de la peur établie en 2006 et l’équation Armée-Peuple-Résistance ont protégé le Liban des conflits. Elle deviendrait de plus en plus forte, jour après jour, souligne Hassan Nasrallah.

Les États-Unis souhaiteraient ainsi se débarrasser par la force de la résistance et de ses forces, estimant par ailleurs que les propos selon lesquels le Hezbollah souhaiterait obtenir une hégémonie sur la vie politique libanaise seraient des mensonges.

Décrivant la résistance comme une chose existentielle, et tant qu’une alternative n’a pas été présenté, il n’y a pas d’autres choix, note Hassan Nasrallah.

Au sujet de la dernière opération menée contre Israël, en représailles un bombardement qui a tué des membres du Hezbollah en Syrie, dès le premier jour le choix d’une opération de représailles avait été décidée.

Toujours à ce sujet, il estime que la mobilisation de troupes israéliennes à la frontière constitue une punition. Pour l’heure, la décision de mener des représailles contre les bombardements Israéliens en Syrie reste sur la table.

Abordant la conclusion d’un traité de paix entre les émirats arabes unis et Israël, traité dans lequel les États-Unis et américain administration président Donald Trump ont joué le rôle de médiateur, Hassan Nasrallah note que cette décision n’a pas été surprenante venant de la part de certains dirigeants des Emirats. Elle constitue même une trahison, déclare-t-il

Au sujet de l’explosion qui s’est déroulée au port de Beyrouth, dirigeants du mouvement chiite estime que ce dernier n’a rien à voir et a indiqué noter que rien ne prouve pour l’heure qu’il y a eu frappe aérienne par un avion ou un drone.

Il a également estimé que la sécurité nationale du Liban est une responsabilité de l’État et que l’enquête devrait continuer et des réponses obtenues pour le peuple libanais. « Nous ne sommes pas ceux qui conduisent l’enquête », déclare le dirigeant du mouvement chiite, notant par ailleurs qu’une enquête menée par le FBI visera à absoudre Israël de toute responsabilité, et ainsi poursuivant indiquant ne pas avoir confiance dans une commission d’enquête internationale.

Si l’enquête détermine qu’Israël était impliqué, l’État et le peuple libanais devraient avoir un mot à dire à ce sujet, avant de mettre en garde: Le Hezbollah ne pourra pas rester silencieux face à un crime une telle magnitude si Israël est derrière ce dernier et devra en payer le prix.

“Nous avons été témoins d’une tentative de renversement de l’État dans les toutes premières heures après l’explosion. Les forces politiques et les médias ont exploité la douleur des gens pour viser non seulement le Hezbollah, mais aussi le président Aoun”, déplore Hassan Nasrallah.

“Les forces politiques libanaises avaient cherché ces derniers jours à «renverser l’État et à mettre le Liban au bord de la guerre civile pour servir les intérêts personnels et étrangers”, réitère le dirigeant du Hezbollah, avant d’ajouter que ce ne sont pas eux qui ont renversé le gouvernement.

“Le gouvernement a été renversé par une foule de circonstances et de difficultés. En fait, une explosion d’une telle ampleur aurait rendu difficile pour n’importe quel gouvernement de continuer.”

Nous exigeons la formation d’un cabinet fort, compétent et politiquement protégé et parler d’un gouvernement neutre est une perte de temps, conclut sur ce point le dirigeant du Hezbollah. “Il y avait un état de colère parmi nos partisans ces derniers jours et nous avons cherché à contrôler la situation, car manifestement certains essayaient d’inciter au conflit. Nous disons à nos partisans de garder cette colère, car nous pourrions en avoir besoin un jour pour mettre fin à toutes les tentatives d’entraîner le Liban dans la guerre civile. (…) Le Hezbollah n’est ni confus ni en crise et avec nos alliés, nous sommes les plus forts de la région.

Sur le dossier de l’épidémie du coronavirus, Sayyed Hassan Nasrallah a reconnu que la situation libanaise est devenu incontrôlable.