Le dernier bilan indique que 6 personnes sont décédées dans le naufrage qui a eu lieu au niveau de la localité de Qalamoun proche de Tripoli au Nord du Liban alors qu’une embarcation avec à son bord plus de 60 personnes a chaviré suite à une tentative d’interception de l’Armée Libanaise.

Pour l’heure, plusieurs personnes sont toujours portées disparues, indique-t-on de source officielle alors que le premier ministre Najib Mikati a décrété ce lundi comme jour de deuil.

Si les familles des victimes accusent les navires de l’armée libanaise d’être entrée à 2 reprises en collision avec le navire des migrants, l’institution militaire appelle à ne pas politiser le dossier à l’approche des élections du 15 mai. Elle indique ainsi avoir tenté d’intercepter le navire en raison d’un nombre de personnes 10 fois plus importantes que le nombre autorisé et en raison des conditions météorologiques locales. L’Armée Libanaise a également procédé à l’arrestation d’une personne désignée par ses initiales RA, impliqué dans des trafics de personnes alors que parallèlement des enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les circonstances exactes du drame.

Selon le commandant de la marine libanaise, le colonel Haitham Dannawi, “le bateau qui a coulé est petit, sa fabrication remonte à 1974, et sa longueur est de 10 mètres et sa largeur est de 3 mètres, alors que la charge autorisée n’est que de 6 personnes”. Il a également noté l’absence de gilet de sauvetage avant d’accuser RA d’avoir tenté d’effectuer des manoeuvres visant à échapper aux patrouilles de l’armée et de s’écraser sur l’un des patrouilleurs.

Ces incidents ont provoqué des heurts à Tripoli même où en réaction les portraits des candidats aux législatives du 15 mai 2022 ont été arrachés place al Nour à Tripoli et quelques heurts ont eu lieu avec l’Armée Libanaise.

Des manifestations ont également eu lieu à Beyrouth devant le domicile du premier ministre Najib Mikati – également originaire de Tripoli – et une pancarte a été symboliquement placé devant son Yacht amarré en France, l’accusant de génocide à l’égard de la population.

Côté politique, l’ancien premier ministre Saad Hariri est sorti de son silence.

Le président de la chambre Nabih Berri a adressé ses condoléances aux familles des victimes et appelé à une enquête transparente rejetant la responsabilité sur “tous les responsables au Liban à leurs différents postes, en particulier ceux du pouvoir exécutif et des ministères concerné”

S’exprimant à l’occasion du Ramadan, le secrétaire général du Hezbollah a également évoqué ce drame, appelant à une enquête rapide sur la tragédie du bateau de Tripoli, soulignant que “personne ne devrait être autorisé à plonger le pays dans des conflits”.

Cette information intervient alors que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime qu’au moins 1 570 personnes, dont 186 Libanais, ont quitté le Liban ou tenté de partir irrégulièrement par la mer entre janvier et novembre 2021. En 2019, ce chiffre avait atteint 270 personnes dont seulement 40 libanais.

La majorité des migrants sont cependant d’origine syrienne.

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