L’État d’Israël a cherché à entraîner ces dernières semaines les États-Unis dans une intervention militaire contre l’Iran en diffusant des informations des plus alarmantes sur de prétendues attaques iraniennes imminentes contre des intérêts américains dans la région.

S’en est suivi un ballet de bruits de bottes rarement atteint dans la région. Très vite, ces prétendues menaces se sont avérées montées de toutes pièces par les services israéliens et se sont effondrées comme un ballon de baudruche.

Des négociations purement tactiques

Parallèlement à cette entreprise, l’État d’Israël cherche en même temps à extraire le Liban du champ de bataille. Pour ce faire, il initie un processus de négociations relatives au tracé de leur frontières terrestres et maritimes. Un tel accord, espère-t-il, susciterait de tels appétits liés à l’exploitation des richesses immenses que produiraient les ressources énergétiques de la zone que bon nombre de personnalités libanaises utiliseraient toutes sortes de pressions, jusqu’aux plus sordides, pour le conclure. Une telle issue pousserait alors le Liban à se mettre en retrait de la confrontation régionale qui se prépare et en exclurait en conséquence le Hezbollah qui, au mieux, n’interviendrait plus qu’à la marge dans le champ syrien. En effet, l’essentiel de la force du Hezbollah, celle à même de faire plier l’État d’Israël, se trouve au Liban.

À noter que les autorités libanaises devraient profiter de cet « appat » car elles sont ainsi en position de force pour exiger que tout le tracé des frontières du Liban telles que définies sous le mandat français soit reconnues par l’État d’Israël, sans pour autant qu’elles ne commettent l’erreur de se soumettre à une quelconque condition. Si le Liban devait s’exclure d’emblée du champ de bataille, ce ne serait que piteux répit. Une fois la Syrie isolée et soumise, l’État d’Israël ne manquerait pas de se remettre à multiplier les provocations contre un Liban isolé et démuni, pour l’assujettir et reprendre bien plus que les concessions précédemment “acceptées” par simple souci tactique.

Nouveau scénario pour battre le fer tant qu’il est chaud

L’État d’Israël a besoin de menaces, d’insécurité et de guerres pour survivre et justifier sa politique d’obsession haineuse et destructrice inculquée à sa population contre les palestiniens.

Ayant échoué dans sa nouvelle tentative d’entraîner les États-Unis dans une guerre, couper court aux nouvelles tentatives de dialogue de Trump avec l’Iran, mais aussi pour se remettre en selle suite à son incapacité à former un gouvernement, Netanyahou se lance dans de nouvelles provocations en Syrie dans l’espoir d’entraîner une riposte pouvant ouvrir la voie à une nouvelle aventure militaire d’envergure et provoquer autant que possible une implication des États-Unis. Battre ainsi le fer tant qu’il est chaud. Ce qui n’a pas été possible avec la diffusion des fausses informations récemment, le rejouer avec des provocations majeures.

C’est le sens qu’il faut donner aux interventions militaires ces derniers jours contre la Syrie.

Il faut espérer que raison sera gardée  pour éviter toute réaction précipitée, irréfléchie, non mesurée ni consensuelle pour calmer les ardeurs sanguinaires de Netanyahou, et éviter de se laisser entraîner alors dans un déchaînement qui plongerait la région dans une conflagration destructrice.

Scandre Hachem

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