Paradoxes et citoyenneté

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Céleste, un observateur et analyste de la “politique” libanaise va essayer de répondre à la cocasse question suivante: Pourquoi, au Liban, le  politicien peine à éveiller chez le citoyen ordinaire un comportement respectueux, correspondant  à son rôle?

Constant, son associé, va sillonner le pays, tâter le pouls  des villes, villages et coins perdus . IL va découvrir tant de personnes vouées aux gesticulations. Elles se démènent pour recevoir les services et se dévouent à chouchouter les anciens -faute d’une perspective pour de nouveaux- élus, afin  d’améliorer les conditions de vie, élémentaire au quotidien: L’asphaltage des gros trous, sur la ruelle vers la maison, les problèmes tous azimuts, chroniques ou constants de la manne du ciel, -l’eau-et de la foudre -l”électricité-, le piston pour un membre de la famille, de la communauté et pour le voisin qui vient de rentrer pimpant de l’étranger.. Ainsi, la curieuse perception de l’efficacité du responsable encore présent à l’appel, concerne la non résolution historique des multiples dérèglements liés à une infrastructure chaotique. Néanmoins, en convenant aux mesures individuelles, collectives, on renforce le clientélisme, négligeant ainsi, les liens inhérents aux processus  institutionnels. Ils résonnent d’ailleurs en une circulation intense, d’appels sans  réponses adaptées, avec des structures périmées, improvisées ou désorganisées. Chez nous, on ne cache plus les besoins d’une personnalisation des liens avec des responsables influents grâce à des tendances partisanes,faute de mieux. Elles s’avèrent conditionnés par les conjonctures sociopolitiques du Moyen Orient en ébullition. L’intérêt publique, ce droit de tous dans une nation unie, solidaire, ne ressemble plus qu’à un souhait verbalisé, usé, abusé jusqu’à devenir vide de sens et dépourvu de la fibre  citoyenne. Elle s’est égarée au fil des charismes, des cultes de personnalités, au détriment de vrais dialogues, ouverts à tous, et sans conditions. On constate malgré chaque parole dite “avertie”, le déprimant cheminement du pays vers la dislocation, la perte progressive de la décence, de la politesse, de l’éthique relationnelle et du dialogue constructif.

Céleste a trouvé:”Le citoyen a compris. Seul, face au démembrement d’une “république ” censée être consensuelle entre ses composantes, il lui reste la liberté entre deux choix: Rester ou quitter.

Pour perdurer, tenace, à aimer et servir sa patrie, il devrait peut-être se résoudre à: Cesser d’écouter, de regarder la mascarade  des attitudes, des comportements, des revendications, des colères, des dévouements au nom de causes et de principes de pensées non démocratiques.

Il devra désormais compter sur son exercice personnel, scrupuleux de la citoyenneté et de la construction avec ses partenaires d’une  politique strictement nationale. Elle va rappeler les concitoyens, le monde et la région qu’il y a encore dans ce beau pays, ceux qui ont choisi d’êtres: Des incorruptibles à l’unique patrie, solliciteurs de l’engagement humain de tous pour chacun,promoteurs d’un esprit et d’un comportement viscéralement liés à la constitution, à la république et ouverts à toutes les différentes confessions, comme les joyaux de la diversité libanaise, ces bras de chacun de vos Cèdres millénaires!”

En apprenant à aimer l’autre autrement qu’à travers les convenances partisanes, on pourrait réconcilier nos richesses culturelles, vivre sans peurs ensemble pour ce qui nous rassemble et éviter le paradoxe des égoïsmes étroits, revendiqués au même rendez vous d’une citoyenneté rêvée!!

Joe Acoury

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