Riad Salamé sur Al Hadath, 24 mai 2021

Le gouverneur de la Banque du Liban a indiqué que les autorités libanaises n’ont pas encore d’estimations officielles des pertes du secteur bancaire, un préalable nécessaire au déblocage de l’aide de la communauté internationale. Cependant, ils tenteraient de signer un mémorandum d’entente avec le FMI d’ici la fin de l’année.

Riad Salamé indique que le processus d’estimation des pertes se poursuit actuellement, indiquant que la BdL acceptera les chiffres présentés par le gouvernement. Pour rappel, la Banque du Liban avait démenti l’existence de toute perte lors de la présentation du programme de sauvetage présenté par le gouvernement précédent.

Le gouvernement Diab avait alors estimé les pertes à 70 milliards de dollars au taux de parité de 3 640 LL/USD alors que le secteur bancaire démentait l’existence de toute perte. La commission parlementaire des finances et du budget avait, de son côté fait état de pertes d’environ 20 milliards de dollars au taux officiel de 1507 LL/USD. Ces pertes pourraient aujourd’hui être plus importantes en raison de la dégradation de la parité de la livre libanaise face au dollar. Ainsi, S&P a fait état de pertes pouvant atteindre plus de 103 milliards de dollars.

Aucune décision sur la répartition n’a été prise par les autorités actuellement, indique le gouverneur de la Banque du Liban en dépit des propos attribués par le premier ministre Najib Mikati qui avait estimé à 10% celles que pourraient subir les déposants locaux.

Pour rappel, l’absence d’une vision commune des pertes du système financier constitue le point d’achoppement qui ont induit le gel des négociations avec le FMI depuis l’année dernière, induisant une détérioration des conditions sociales et économiques accrues et une perte du pouvoir d’achat de plus de 90% en rapport avec une dévaluation de facto de 90% de la valeur de la livre libanaise face au dollar.

Riad Salamé précise que la banque centrale disposerait encore de 14 milliards de dollars de réserves monétaires tout en démentant tout être à l’origine des malversations qui lui sont reprochés. Cette information intervient alors que plusieurs pays ont lancé des enquêtes concernant de possibles détournements de fonds de la Banque Centrale par lui et par certains de ses proches.

Pour l’heure, la Banque du Liban estime qu’elle pourrait faire perdurer la situation actuelle encore 12 mois à hauteur de 2.5 milliards de dollars via sa plateforme électronique d’échange Sayrafa.

Un commentaire?