En ce jeudi particulièrement chaud, Beyrouth était couvert par un brouillard assez épais, contrairement à ce à quoi on peut s’attendre en hiver.
Ce brouillard a révélé une grande inquiétude de la population libanaise. Elle craint les effets des différents facteurs contribuant à la pollution de l’air: pollution dû à la circulation certes, mais également pollution liée aux incendies des ordures ménagères qui menacent à nouveau de s’accumuler dans les rues de la capitale et des régions limitrophes, Sukleen ayant annoncé la prochaine saturation des lieux de stockages provisoires de la Beyrouth. Un précédent rapport publié en décembre 2015 indiquait déjà que les niveaux de dioxine retrouvés à proximité de zones résidentielles de la capitale étaient ainsi 416 fois plus élevés que les précédentes mesures effectuées en 2014 à proximité de zones industrielles. Ce niveau de pollution entrainerait une augmentation du risque de développer un certain nombre de types de cancer à hauteur de 34 adultes et de 176 enfants pour un million, selon les données statistiques de l’Agence environnementale américaine.
Cette information intervient alors que les autorités libanaises se retrouvent face à un nouveau dilemme, la société britannique ayant présenté un projet d’exportation des déchets libanais étant présentée dans un usage de faux documents concernant un accord des autorités russes. Moscou annonce par ailleurs porter plainte contre les auteurs de ces faux documents. Mais contrairement à ce que laissent penser les déclarations de la majorité des personnes impliquées, la Russie a toujours démenti tout projet d’exportation des ordures libanaises comme le prouve cet article en date du 2 janvier 2016. Ce n’est qu’après de plus d’un mois que Beyrouth découvre cette vérité, alors que dans l’intervalle, le Conseil des Ministres a décidé d’allouer 50 millions de dollars à ce projet d’exportation.
Est-ce que les sommes ont déjà été versées? Nul ne le sait.
Par ailleurs, le Ministre de l’Agriculture Akram Chehayeb, face à une situation qui dépassé depuis longtemps la phase la plus critique, estime qu’il faille désormais retourner au point de départ de son plan et décider de la création de nouvelles décharges au Liban en remplacement de celle de Naameh dont la fermeture, le 17 juillet dernier, est à l’origine de la crise des ordures. Le gouvernement envisagerait ainsi de créer des décharges dans des lieux ou les rapports géologiques préliminaires avaient indiqué que cela comportait des risques environnementaux graves.
En conclusion, les jeux ne sont pas encore faits au Liban et rien ne va plus. Alors que les projets de règlement de la crise des ordures revient au point de départ, le gouvernement et les autorités démontrent une nouvelle fois qu’elles souffrent d’un grand manque de visibilité et de transparence dans gestion de la crise.