Présidentielles libanaises : pourquoi il faut envisager un petit changement de la Constitution

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En réaction au premier vote de l’élection présidentielle, où un bloc relativement majoritaire de 36 députés sur 47 votants non-blancs, incluant ouvertement les Forces Libanaises, s’est finalement rangé derrière le candidat souverainiste Michel Moawad, on peut s’étonner d’un non aboutissement de l’élection de ce dernier à l’issu de ce vote.

Il y a clairement une absurdité dans la Constitution que de requérir strictement 2/3 des députés au premier tour, puis strictement 1/2 aux autres tours, notre but à tous étant l’élection d’un Président au plus tôt.

Pour ce faire, je propose un petit changement dans la Constitution, selon la dernière version publique disponible sur le site du Parlement.

Voici donc un nouvel article 49 pour une démocratie indirecte plus fonctionnelle :

« Le Président de la République est le Chef de l’Etat et le symbole de l’unité de la Patrie. Il veille au respect de la Constitution et à la sauvegarde de l’indépendance du Liban, de son unité et de l’intégrité de son territoire conformément aux dispositions de la Constitution. Il préside le Conseil Supérieur de Défense. Il est le commandant en chef des forces armées lesquelles sont soumises à l’autorité du Conseil des ministres.

Le Président de la République est élu, au premier tour, au scrutin secret à la majorité des deux tiers des suffrages par la Chambre des députés. Aux tours de scrutins suivants, la majorité absolue suffit.

Le Président de la République est élu, en un seul tour, au scrutin secret, à la majorité relative des votants non-blancs dans la Chambre des députés.

La durée de la magistrature du Président est de six ans. Il ne pourra être réélu qu’après un intervalle de six années. Nul n’est éligible à la présidence de la République s’il ne remplit les conditions requises pour être éligible à la Chambre des députés et qui ne font pas obstacle à la capacité d’être candidat.

Les magistrats et les fonctionnaires de la première catégorie ou son équivalent dans toutes les administrations publiques, établissements publics et toute autre personne morale de droit public ne peuvent être élus au cours de l’exercice de leur fonction et durant les deux années qui suivent la date de leur démission et de la cessation effective de l’exercice de leur fonction ou de la date de leur mise à la retraite. »

J’espère au moins que les 86 députés nécessaires à ce changement se mettront d’accord dessus un jour pour le bien du pays.

Moussa Prince
Après 15 ans d'excellence scolaire au Collège Louise Wegmann (Liban), et une licence de maths-info de l'Université de Montpellier, je décide de revenir au Liban. Je poste ici de temps en temps des articles pour défendre notre souveraineté nationale.

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