Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé menace de poursuites judiciaires la chaine d’information américaine Bloomberg et sa correspondante locale Dana Khraiche après la publication d’un article faisant état de possibles sanctions économiques le visant.

Cette information intervient alors que l’ambassade des États-Unis au Liban a également nié les informations publiées hier par le site Bloomberg selon lesquelles Washington avait l’intention d’imposer des sanctions économiques à l’encontre du gouverneur de la Banque centrale Riad Salameh.

« Nous avons vu des rapports sur d’éventuelles sanctions contre Riad Salameh. Ils sont faux”, a déclaré Casey Bonfield, le porte-parole de l’ambassade des États-Unis. 

Ce jeudi, Bloomberg avait annoncé que les autorités américaines envisageraient de sanctionner le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Ces mesures seraient prises en coordination avec les autorités européennes. Cette décision ne serait cependant pas imminente, croit savoir le site d’information.

Les discussions actuellement porteraient sur le gel des biens de Riad Salamé à l’étranger.

Selon l’article, des responsables américains et notamment l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Liban Jeffrey Felman dans des dépêches révélées par le site Wikileaks, avaient, à plusieurs reprises, accusé Riad Salamé ainsi que ses proches dont son bras-droit Marianne Hoayek et son frère Raja, d’avoir détourné d’importantes sommes. 

Aussi les autorités suisses ont ouvert une enquête sur de possibles détournements de fonds et procédé au gel de ses avoirs. Des enquêtes similaires ont également été lancées par les autorités judiciaires britanniques, françaises et américaines.

Pour rappel, Riad Salamé avait catégoriquement rejeté les accusations des autorités helvétiques qui avaient demandé des détails concernant certains virements. Il avait indiqué avoir transféré la somme 240 millions de dollars seulement à l’étranger depuis 2002. 

Certaines sources indiquent que seraient visés par l’enquête, outre le gouverneur de la Banque du Liban lui-même, son frère Raja et son assistante Marianne Hoayek, indique l’article de Bloomberg.

De son côté, Riad Salamé – soutenu par le premier ministre désigné Saad Hariri – a démenti être à l’origine de tels transferts tout comme son frère ou encore son assistante. 

Cette information intervient alors qu’il avait déjà été accusé, en avril dernier, par Daraj Media, d’être à l’origine de tels mouvements de fonds. 

Par ailleurs, une société appartenant à Rami Makhouf, un cousin du président syrien Bachar el Assad aurait transféré au compte zurichois du gouverneur de la Banque du Liban 55 millions d’euros. Il possèderait également un compte de 80 millions d’euro à la First national Bank. 

Avec son frère Raja, il possèderait ainsi plus de 446 millions de dollars placés essentiellement à l’étranger. Quant à Marianne Hoayek, pour laquelle 340 millions de dollars auraient été placés sous son nom, elle est haut fonctionnaire au sein de la Banque du Liban.

Ces chiffres avaient été révélés lors que la question du renouvellement du mandat du gouverneur de la Banque du Liban en 2016 avant de voir l’affaire être étouffée, soulignait Dima Sadek.

La journaliste avait alors été convoquée en mai 2020, elle a été convoquée par les Forces de Sécurité Intérieure suite à une plainte « pour atteinte aux réputations des banques et au prestige de l’économie » du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé.

Raja Salamé également accusé de détournements de fonds

Le propre frère de Riad Salamé, Raja Salamé, serait, quant-à-lui, accusé par les autorités suisses d’avoir bénéficié de la vente d’Eurobonds entre 2002 et 2016. Il aurait ainsi bénéficié de près de 300 millions de dollars de commissions.

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