L’augmentation continue des cas positifs de patients atteints du Covid-19 inquiète raisonnablement les autorités sanitaires.

Par contre, ce qui serait déraisonnable serait de suivre les appels à plus de contraintes, de nouvelles mesures restrictives sur le plan social et humain, et autres sanctions pénales contre les malades qui propagent la contamination.

Pour ces derniers, c’est de fait leur appliquer la double peine : d’avoir été infectés et infecter à leur tour alors qu’on est contagieux jusqu’à deux à trois semaines avant que les symptômes n’apparaissent. Par contre, toujours dans le cas de figure de la sanction, les personnes asymptomatiques en réchapperaient car dans la catégorie des “pas vus, pas pris”, donc pas coupables.

Ce serait quoi, ce genre de justice ? Et pour quelle efficacité sinon de décharger sa peur panique et son impuissance sur plus faible ou malheureux que soi ?

Rappelons quand-même que les gestes barrières préconisés et les mesures de protection (masques par exemple) n’ont pas pour vocation de bloquer la propagation du virus, mais de la contenir. Ce sont là deux notions différentes.

Jusqu’à présent, le Sénégal s’est montré à la hauteur de la situation. Plutôt que de s’en arrêter à la seule cause d’un respect insuffisamment appliqué des mesures de protection définies par les autorités, l’augmentation continue des cas à laquelle nous assistons depuis quelques jours s’explique aussi et peut-être surtout par l’augmentation du nombre de tests réalisés grâce à la production de ces mêmes tests créés par l’Institut Pasteur de Dakar depuis quelques semaines. C’est une avancée à saluer et à encourager au lieu de s’alarmer de son corollaire. Plus de tests signifie aussi plus de cas détectés.

Et quand on y regarde de près, on est toujours dans la proportion de 10% de personnes infectées sur le nombre total de personnes testées depuis le début de l’épidémie.

Jusqu’à présent, le Sénégal a réagi de façon intelligente et raisonnable face à l’épidémie. Et devant la progression des cas connus et pris en charge, continuons dans cette voie et cherchons des mesures adéquates à notre réalité sociale et sociétale autant qu’à nos moyens techniques, nos compétences et notre réalité humaine.

J’en profite pour réitérer ma proposition d’une implication de médecins de ville volontaires dans la prise en charge des patients en mettant en place une plateforme de dialogue, de suivi et de contrôle par les autorités sanitaires.

Et cela, avant d’en arriver à la saturation de nos capacités hospitalières qui sont par ailleurs limitées. Plus on saura anticiper et prendre des mesures à froid, mieux on saura les choisir de façon adéquate, préparer les meilleures conditions de leur mise en œuvre, quitte à les adapter en fonction de la situation et de son évolution concrète

Scandre HACHEM

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