L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a placé le Liban sous surveillance négative ce jeudi soir, en raison de la chute des rentrées de devises étrangères qui pourront exacerbées les pressions fiscales et monétaires.

Selon le rapport publié par S&P, il y a une possibilité de 50% de dégradation des notes des obligations libanaises suite à l’adoption par le gouvernement de réformes économiques adoptées en raison de pressions avec les protestations populaires.

Pour rappel

S’il y a abaissement de la note, S&P s’alignerait ainsi sur les 2 autres agences mondiales, Moody’s et Fitch avec un CCC+, synonyme de risque élevé de défaut de paiement. Cela impactera également le taux de crédit par lequel le Liban finance actuellement son déficit public, alors qu’en novembre prochain, 1.5 milliards de dollars en obligations arrivent à maturité et 500 millions de dollars devront être déboursés au titre du service de la dette.
Pour rappel, lors des dernières échéances, 1.15 milliards a été remboursé par la Banque du Liban (BDL) au lieu du Ministère des Finances qui devrait également rembourser ces sommes à la Banque Centrale.

Pour cela, une nouvelle émission de 2 milliards de dollars était prévue initialement au mois de novembre à des taux déjà proches de ceux du marché précédent la crise économique, soit entre 12% à 14% selon différentes sources. La situation sur place pourrait réduire l’attractivité de cette émission sur les marchés internationaux et donc placer le Liban dans une situation financière délicate.

Par ailleurs, les manifestations continuent à paralyser l’économie libanaise, avec par exemple la fermeture des banques depuis vendredi quand les troubles ont commencé.

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Lundi, le Premier Ministre Saad Hariri avait annoncé de nouvelles réformes économiques visant à réduire, sans création de dette, le déficit budgétaire à 0.6% du PIB.

S&P considère difficile le double objectif du gouvernement consistant à maintenir la stabilité sociale et à mettre en œuvre des réformes visant à réduire le déficit des administrations publiques. L’agence note cependant que l’application stricte du plan de réforme pourrait restaurer les rentrées de devises dont l’économie libanaise dépend aujourd’hui et permettre le déblocage du Plan CEDRE.

Standard&Poor’s était la dernière agence de notation à ne pas avoir révisé négativement les notes des émissions obligataires libanaises.

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