S’exprimant hier lors d’un point de presse sur les perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, le Directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale pour le FMI, Jihad Azour a abordé la question du Liban, une question déjà abordée par la directrice générale de l’institution plus tôt dans la journée.

Jihad Azour a ainsi énuméré les conditions pour la mise en oeuvre de l’aide de l’institution internationale mais aussi les risques auxquels le pays des cèdres fait actuellement face.

Pour rappel, Jihad Azour avait été Ministre des Finances du Liban du gouvernement Saniora I entre 2005 et 2008, période durant laquelle, le budget n’avait pas réussi à être adopté.

L’intervention de Jihad Azour

INTERLOCUTEUR: Merci. John Everton du banquier. Lors d’une visite récente du FMI au Liban, des frustrations ont été exprimées quant au rythme des réformes dans ce pays, à la suite de l’accord de niveau de service signé en avril. Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de la probabilité que les réformes soient adoptées et qu’un accord plus large soit conclu ? Merci.

MME. AMR : Merci beaucoup. Et nous avons aussi une autre question en ligne de Camille de MTV sur le Liban. Comment le FMI peut-il convaincre les dirigeants libanais de mettre en œuvre les exigences du Fonds monétaire international ?

M. AZOUR : Eh bien, tout d’abord, comme vous le savez, nous sommes parvenus à un accord au niveau du personnel après une longue période de discussions et de négociation de programme avec les autorités afin d’aider le Liban à faire face à l’une des crises les plus aiguës et les plus graves pour le Liban depuis un siècle, et l’une des crises les plus complexes actuellement dans le monde. Sur la base de cet accord au niveau du personnel, un certain nombre de mesures sont nécessaires pour non seulement que le programme devienne effectif, mais aussi pour lancer les réformes de l’économie libanaise.

Quelles sont ces mesures? La première consiste à adopter un budget, qui est une étape importante et fondamentale. Il s’agit de votre année de référence. La deuxième consiste à résoudre les problèmes liés à la confiance. Et c’est pourquoi un certain nombre de mesures comme la loi sur le secret bancaire, mais aussi certaines réformes qui s’imposent pour renforcer la transparence et lutter contre la corruption. Ceux-ci sont très importants pour restaurer la confiance. Aborder la question des pertes du secteur financier que nous accumulons et qui empêchent le Liban de se redresser, et constituent également le principal passif du bilan de l’État.

Ce sont des étapes importantes pour permettre au programme de démarrer, comme je l’ai dit, et aussi pour permettre au Liban d’amorcer la reprise et de renforcer le soutien de la communauté internationale. Des progrès ont été accomplis, mais les progrès ont été lents. Seules quelques mesures ont été mises en œuvre jusqu’à présent et d’autres progressent encore.

Le Fonds reste déterminé à soutenir le Liban, comme l’a mentionné notre directeur général plus tôt dans la journée, mais je pense qu’il est très important que ces mesures de base soient mises en œuvre et mises en œuvre à temps, d’autant plus que le Liban est également soumis à d’autres types de chocs. La question de la nourriture et de la sécurité alimentaire est un problème auquel le Liban est confronté de manière très aiguë. Et une aide a été fournie par la Banque mondiale et d’autres pour aider le Liban.

En plus, également au risque en termes de fuite des cerveaux et d’autres problèmes auxquels le Liban est confronté. Nous encourageons les autorités à accélérer et à poursuivre les mesures nécessaires pour que le programme entre en vigueur.

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