Un article publié par RTBF évoque un trafic de blouses blanches libanaises à destination de la Belgique. Cette information intervient alors que la crise économique touchant ainsi le Liban aurait amené un tiers des infirmières libanaises à quitter le Pays en raison de la dégradation des conditions sociales et économiques actuelles, notamment à l’Hôtel Dieu ou 133 infirmières sur les 500 que compte l’établissement seraient parties pour l’étranger.

Ainsi, les auteurs de l’article notent que le salaire de l’infirmière a été divisé par dix, avoisinant à peine les 100 dollars par mois.

Ces départs massifs amènent à la fermeture de nombreux lits alors que les conditions sanitaires se sont également fortement dégradées avec des pénuries de médicaments ou d’équipements médicaux. Les soins seraient désormais difficiles d’accès pour de nombreux patients.

L’article évoque notamment l’existence d’agences de recrutement douteuses comme INN (International Nursing Network) qui aurait recruté plus de 200 infirmières en 2 ans, recevant 10 000 euro par infirmière recrutée des hôpitaux récipiendaires.

Par ailleurs, les infirmières recrutées paieraient également une somme importante, à hauteur de 2500 euros, selon les témoignages recueillis par les journalistes, officiellement afin d’obtenir l’équivalence de leurs diplômes alors que cette procédure ne coûterait que 250 euros.

Les auteurs notent aussi que les contrats d’embauche d’une durée de 2 ans prévoient certaines conditions comme le fait de ne pas tomber enceintes durant la période d’embauche, obligeant certaines infirmières à avorter sous peine d’une rupture du contrat amenant à payer d’importantes amendes à hauteur de 15 000 euros. Les établissements hospitaliers belges indiquent ne pas avoir été informés de ces conditions et annoncent cesser de collaborer avec INN après en avoir été informés.

Aussi, ces agences ne seraient pas agréées en Belgique et opèrent de manière illégale. Comme ces agences, les hôpitaux qui y feraient appel pourraient subir des conséquences légales, à hauteur de 100 à 5000 euros d’amende par infirmier recruté, et un emprisonnement de huit jours à un an pour leurs responsables.

Autre découverte des journalistes, des faux diplômes auraient été utilisés en vue de recruter les infirmières libanaises en vue de favoriser leurs candidats. En 2021, sur 32 dossiers introduits en provenance du Liban, 11 étaient frauduleux, soit un tiers des dossiers entrants. 

Plusieurs de ces agences feraient désormais l’objet d’enquêtes judiciaires, conclut l’article.

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