Aube du Jurd: découverte des corps de 6 des 9 militaires libanais kidnappés par Daesh

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L’information faisant état de la découverte probable des corps de 6 des 9 militaires libanais kidnappés depuis la brève prise de la localité d’Aarsal en août 2014 a été annoncée par le responsable de la Sureté Générale Abbas Ibrahim depuis le centre-ville ou il a rencontré les familles des disparus.

Les recherches des autres dépouilles mortelles des soldats libanais se poursuivent afin de clore le dossier alors que s’engage une vive polémique sur l’absence d’autorisation donné par le pouvoir politique à ce que l’Armée Libanaise puisse récupérer ses hommes au cours des dernières années.

Mise à Jour 19h18: Le directeur de la Sureté Générale a indiqué que les autorités libanaises avaient obtenues depuis février 2015 des informations faisant état de l’exécution des militaires libanais. 

L’Armée Libanaise a annoncé ce dimanche 27 août, la conclusion d’un cessez-le-feu en vue de négocier la reddition des combattants du groupe terroriste et des informations sur ces militaires. Ce dernier est entré en vigueur à 7 heures du matin, toujours en heure locale. Les opérations militaires qui ont débuté le 19 août dernier ont fait 6 morts et une douzaine de blessés, côté Armée Libanaise contre plusieurs dizaines de militants terroristes tués, du côté de Daesh, sans qu’on ne puisse obtenir un bilan plus précis à l’heure actuelle.

Des informations contradictoires ont circulé aujourd’hui au sujet des militaires disparus suite à la publication d’une dépêche de l’agence de presse Reuters sur la découverte d’un charnier dans la région auparavant occupée par le mouvement terroriste dans le Qalamoun, côté syrien. Il s’agissait ensuite de la découverte de 5 corps de combattants du Hezbollah tués par Daesh au cours du mois d’août.

Les familles des militaires disparus avaient appelé cet après midi les médias à la retenue, les invitant à ne publier que les communiqués des autorités officielles et notamment celles de l’Armée Libanaise. Leur porte parole a indiqué croire que l’un des militaires disparus aurait également rejoint le groupe terroriste Daesh.

Un accord pour le transfert des combattants de Daesh et de leurs familles vers Deir el Zor

Par ailleurs, suite à un accord conclu entre le Hezbollah et Daesh, le gouvernement syrien a accepté de son côté le transfert des terroristes au nombre estimé de 500 combattants avec leurs familles vers la province de Deir el Zor toujours occupée par cette organisation.

Soumis à une offensive non coordonnée tant du côté libanais que du côté syrien, le mouvement terroriste a vu les zones sous son contrôle être réduit. Ainsi de 120 kilomètres carrés à l’origine, l’opération de l’Armée Libanaise intitulée Aube du Jurd et lancée le 19 aout dernier, a permis de réduire la présence de Daesh à 20 kilomètres carrés seulement avant l’annonce de la suspension des activités militaires. 6 morts sont à déplorer dans les rangs de l’institution militaire contre une dizaine de terroristes tués. Le communiqué de l’Armée Libanaise annonçait également que l’un des principaux objectifs de l’opération était de découvrir le devenir de ces soldats et d’obtenir au mieux leur libération.

De son côté, le mouvement chiite Hezbollah qui opère contre Daesh du coté syrien de la région du Qalamoun a annoncé avoir récupéré les dépouilles de 4 de ses combattants tués lors des opérations conjointes avec l’Armée Syrienne.

Au total, 10 militaires libanais froidement exécutés par Daesh depuis la prise d’Aarsal en août 2014

Le 30 août 2014 déjà, le groupe terroriste Daesh avait décapité un soldat libanais de confession sunnite et originale du Nord Liban, Ali al-Sayyed, accusé d’avoir tenté de fuir les geôles du mouvement. La macabre mise en scène de cette execution avait été suivie par l’une des dernières preuves de vie des 9 autres militaires suppliant qu’on épargne leur vie et exigeant le retrait du Hezbollah du théâtre d’opération syrien. 2 personnes appartenant à Daesh et impliquées dans cet assassinat avaient déjà été arrêtés par l’Armée Libanaise.

Depuis 2014, de nombreux émissaires avaient tenté de parlementer avec le groupe terroriste Daesh pour l’obtention de preuves de vie de ces militaires, allant parfois jusqu’à fournir vivres et eau en dépit d’un blocus imposé de la zone frontalière avec la Syrie, par l’Armée Libanaise. On était donc sans nouvelle d’Mohammad Masri, de Ibrahim Mughait, de Khaled Hasan, de Hussein Ammar, de Mustafa Ali Wehbe, d’Ali al Masri, de Said Thebian, d’Abdel Rahim Diab et d’Ali Haj Mustafa al-Hasan. Les familles des militaires disparus, effarées par l’execution d’un pilote jordanien et des exactions commises par Daesh à l’encontre de civils et de militaires, avaient organisé plusieurs manifestations, certaines au centre-ville, dénonçant l’incapacité des autorités libanaise et plus généralement de la classe politique à obtenir la libération des leurs.

Le Premier Ministre Libanais, Saad Hariri, en tournée d’inspection dans la région, avait déclaré depuis la localité de Ras Baalbeck, cette semaine que l’Armée Libanaise avait été empêchée de se lancer dans une opération visant à récupérer les soldats aux mains de Daesh en raison de “calculs politiques”.

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