La session parlementaire s’est ouverte au Palais de l’Unesco en raison des circonstances posées par le coronavirus COVID-19, avec une surprise, le retrait du projet de loi d’amnistie. Au menu toujours, le projet de loi sur l’enrichissement illicite.

La loi concernant la lutte contre l’enrichissement illicite a déjà été adoptée avec toutefois un amendement du Courant du Futur, suggéré par le vice-président de la chambre Elie Ferzli, écartant la levée de l’immunité des premiers ministres ou des ministres qui pourraient être impliqués par un tel dossier.
Cet amendement réfère les premiers ministres, anciens premiers ministres ou encore ministres suspectées d’enrichissement illégal devant les cours compétentes, soit devant la haute cour de justice qui constitue un tribunal d’exception, composée de sept députés élus par la Chambre des députés et de huit des plus hauts magistrats libanais choisis par ordre hiérarchique ou, à rang égal, par ordre d’ancienneté. Cette cour n’a jamais poursuivi de telles personnalités depuis sa création.

Le Président de la Chambre, fervent partisan de l’adoption de la loi d’amnistie a décidé de retirer ce texte, amenant les députés du Liban Fort à revenir dans l’hémicycle et écartant ainsi la menace d’une suspension par manque de quorum.

Pour rappel, l’adoption de ce projet de loi avait été rendu fortement improbable en raison de l’annonce hier du boycott du bloc parlementaire Liban Fort ou encore de celui du courant du futur.

Le texte stipule la libération de terroristes islamistes dont certains attendent d’être jugés depuis plus de 10 ans ou encore la fin des poursuites judiciaires à l’encontre de personnes suspectées de trafic de drogue mais également de fraudes financières y compris de détournement de fonds publics alors que le Liban passe par une crise économique sévère trouvant une partie de ses racines dans ces détournements.

Le projet de loi avait fait l’objet d’un compromis entre le Courant du Futur, le Hezbollah et le mouvement Amal. Cependant, le Hezbollah et le Mouvement Amal s’opposaient ainsi à l’inclusion des personnes ayant collaboré avec Israël comme bénéficiaires de cette loi., chose que les partis chrétiens demandaient. Ces derniers estiment de leur côté qu’il est impensable de libérer plusieurs milliers de personnes impliquées dans l’assassinat de membres de l’Armée Libanaise ou des Forces de Sécurité Intérieure.