Les députés du Rassemblement Démocratique (PSP – Walid Joumblatt) ont indiqué qu’ils boycotteront la session parlementaire prévue demain à l’appel du président de la chambre Nabih Berri, rejoignant ainsi les parlementaires du Courant Patriotique Libre et des Forces Libanaises.

Les députés ont également appelé à la levée de toutes les immunités parlementaires des personnes responsables de la présence de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’intérieur du hangar 12 du port de Beyrouth. Cette cargaison est à l’origine de l’explosion du port de Beyrouth, explosion qui a fait plus de 200 morts et plus de 6500 blessés.

Seuls devraient donc être présents les blocs parlementaires du Courant du Futur à l’origine de cette pétition visant à déférer le dossier de l’explosion du port de Beyrouth à la haute cour de justice, à l’exception de certains de ses membres qui devraient se désolidariser de leur bloc parlementaire et les blocs parlementaires du Mouvement Amal et du Hezbollah. Pour l’heure, le mouvement Marada, dont un membre, l’ancien ministre Youssef Fenianos qui n’est pas député, est également demandé pour interrogatoire par le juge Tarek Bitar, n’a pas indiqué sa position concernant sa participation à cette session.

Les familles des victimes considèrent cette manoeuvre des partis politiques comme visant à exonérer certains de leurs dirigeants de leurs responsabilités puisque cette cour est à moitié composée de parlementaires, l’autre moitié étant des juges. 

Commentant cette nouvelle, le dirigeant du CPL, Gébran Bassil, a estimé cette décision de Nabih Berri comme illégale, contrevenant aux articles 93 au code du parlement et aux articles 20 et 23 de la réglementation liée à la haute cour de justice.

Pour rappel, l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil, l’ancien ministre des travaux publics Ghazi Zoaiter, deux proches de Nabih Berri, ou encore l’ancien ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk, quant-à-lui un proche de l’ancien premier ministre Saad Hariri, font l’objet d’une demande d’interrogatoire du juge d’investigation Tarek Bitar. 

Cette demande semble être pour l’heure gelée par le bureau du Parlement au prétexte d’une demande d’information complémentaire. Cependant, le juge estime que répondre à cette demande pourrait compromettre l’enquête. De sources judiciaires, on estime ainsi que des pressions pourraient être exercées à l’encontre de certains témoins clés. 

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