C’est un grand jour pour le cinéma libanais, avec Capharnaüm, l’œuvre de Nadine Labaki, qui a reçu le Prix du Jury de Cannes édition 2018. Une première pour le cinéma libanais qui recevait une telle récompense pour la première fois de son histoire au Festival de Cannes, mais aussi pour le cinéma arabe qui attendait un prix depuis 12 ans.

La réalisatrice et actrice Nadine Labaki évoque avec Capharnaüm, l’Histoire de Zain, un enfant des rues de Beyrouth comme on peut en voir beaucoup sur nos routes, qui intente un procès contre ses parents qu’il met en cause pour l’avoir fait naitre après avoir vu sa jeune sœur de 11 ans être vendue à un adulte pour mourir ensuite d’une fausse couche.

Il recueillera lui aussi, après s’être enfui de chez lui, le bébé d’une éthiopienne mise en prison.

Le drame des rues de Beyrouth évoqué

Il s’agit d’une œuvre qui traite notamment de l’enfance maltraitée et des autres injustices sociales dont les sans-papiers où la pauvreté des bidonvilles de Beyrouth, telles qu’on peut l’apercevoir dans notre quotidien et dont on se cache. Nadine Labaki devoile ainsi un peu les misérables modernes de nos villes.

Derrière les caméras Nadine Labaki filme comme un documentaire les tribulations de Zain, un gavroche des temps modernes, de son vrai nom Zain Alrafeea, un jeune acteur syrien, réfugié au Liban, d’une dizaine d’années mais déjà d’une grande maturité.

Nadine Labaki signe ainsi un beau succès dans sa carrière, elle qu’on a beaucoup déjà apprécié devant les caméras avec l’inoubliable « Et maintenant où on va » en 2011 qui traitait des risques d’un retour à la guerre ou « Caramel », dont le sujet était plus social en abordant différents thèmes dont le sexe prémarital ou le mariage au Liban.

Derrière les caméras, Nadine Labaki s’empare également de sujets graves qui nous concernent tous au Liban, celui d’un pays dont la pauvreté frappe de plus en plus autour de nous pour l’exposer aux yeux de la communauté internationale qui découvre le visage authentique d’un Liban qu’on aimerait voir prospère. On espère ainsi que les choses pourront changer après qu’elle nous ait ouvert les yeux.

La montée des marches de Cannes pour le film Capharnaüm de Nadine Labaki.

Capharnaüm de Nadine Labaki, avec Zain Alrafeea, Yordanos Shifera, Boluwatife Treasure Bankole (Liban/France, 2018, 1h59), Khaled Mouzanar, compositeur et coproducteur du film
Sélection : Compétition Officielle du Festival de Cannes

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