Le cas des différentes annonces de l’American University of Beirut (AUB) hier au sujet de son ouverture ou non semble être assez révélateur des la réalité actuelle, avec une volonté des manifestants à ce que le mouvement de blocage continue et la volonté des autorités à faire croire, qu’après la publication du plan de réforme, tout peut revenir comme avant.

C’est un peu mal jugé de la volonté des manifestants pour qui ,les mesures prises et qui seront appliquées en 2020, ne peuvent plus attendre en raison des conditions sociales et économiques qui se sont dégradées. Pour les autorités également, il y a urgence de reprendre le contrôle et permettre un semblant de retour à la vie normale, d’un point de vue politique, il y a la survie même d’un système de partis politiques qui ont été très critiqués en raison de la corruption à laquelle ils ont participé et d’un point de vue économique, les échéances de novembre – c’est à dire le mois prochain – pourraient mettre le Liban en défaut de paiement.

Ainsi, après la décision de lundi du Ministre de l’Education Akram Chehayeb d’appeler les écoles et les universités à rouvrir leurs portes, lundi, l’AUB avait cependant choisi de fermer ces portes jusqu’à mardi. Les autres universités, NDU, USJ, USEK, LAU ont fait savoir, qu’il n’était nul question d’ouvrir ces établissements tant que la situation ne sera pas totalement rétablie.

Puis mardi, différents communiqués contradictoires, le matin, les dirigeants de l’Université indiquent que celle-ci sera ouverte, puis fermée dans l’après-midi et enfin, le soir, ils annoncent la suspension des cours mais gardent les portes ouvertes pour les étudiants qui souhaiteraient ouvrir. Un peu donc en coupant la poire en deux, avec la phrase, l’AUB ouverte mais les classes suspendues.

Selon le Président de l’AUB, Fadlo R. Khuri, la décision de venir restera à la discrétion de chacun.

Dear AUB community,
I have spent this evening with students and colleagues in impromptu gatherings as well as discussions with senior student representatives. All of us are committed to preserving the safety of our community and the mission of this university. Strong evidence of intimidation and genuine concerns for the safety of our community prevent us from delivering classes tomorrow.
As I have stated from the first day, we are committed to both educating our students and supporting their sincere commitment to build a better tomorrow for themselves and for Lebanon. As such, we will cancel classes for tomorrow (Wednesday) while keeping AUB open for all members of our community who need to work or study on campus at their convenience. Faculty and staff should exercise their discretion as to whether they are able to report for work tomorrow. 
It has always been our goal to create the opportunity for our students to exercise their civic responsibilities and national aspirations, all while providing a world-class education at AUB. We therefore commit to keep AUB as accessible and as supportive as possible for all of our community in these extraordinary and challenging days. 
Best regards,

Fadlo R. Khuri, MDPresident​​

Selon certaines rumeurs, les dirigeants de l’AUB avaient décidé de l’ouverture de l’université suite à des pressions politiques du Premier Ministre Saad Hariri et du Président de la Chambre Nabih Berri.

Ainsi les autorités semblent vouloir faire pression pour un semblant de retour à la normale via les institutions publiques et privées qui sont appelées à reprendre leur travail.

Ce n’est pas sans compter sur la volonté populaire qui elle souhaite aller au-delà des simples réformes économiques en raison du manque de confiance envers les dirigeants et les partis politiques et réclament également leurs démissions et souvent aussi des réformes politiques.

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