Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.
Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Alors que se multiplient les réunions entre autorités et banques pour discuter de l’arrivée à échéance d’une émission d’obligations pour un montant de 1.2 milliards de dollars le 9 mars prochain, notamment entre le Premier Ministre Hassan Diab et une délégation de l’Association des Banques du Liban en compagnie du Ministre des Finances Ghazi Wazni, les établissements financiers auraient ainsi proposé de coopérer avec le gouvernement concernant le report de ces échéances “à condition qu’il négocie avec les créanciers étrangers concernant la restructuration de la dette libanaise”.

Selon les responsables des institutions financières, il serait ainsi meilleur pour le gouvernement de négocier que de déclarer un état de défaut de paiement.

Cette information intervient alors que 15 dirigeants et propriétaires de banques locales ont été convoquées par la justice libanaise pour les interroger sur les conditions de vente d’Eurobonds à des fonds étrangers. Certaines informations indique qu’il s’agit là de faire pression sur le cabinet Hassan Diab.

Cependant, pour l’heure, les autorités libanaises seraient toujours enclines à ne pas payer les 1.2 milliards de dollars d’Eurobonds arrivant à échéance – donc à déclarer un état de paiement de défaut -, préalable à une restructuration de l’importante dette libanaise, qui atteint 166% du PIB, soit 91.68 milliards de dollars pour un PIB en recul aujourd’hui en raison d’une récession qui pourrait même atteindre 10%, estiment certains experts. Certaines études suggèrent même qu’il faudrait annuler 65% de la dette pour que celle-ci atteigne des niveaux soutenables pour les finances publiques, ce que souhaiteraient éviter les banques locales, très exposées au risque souverain.

Le Président du Conseil serait ainsi soutenu par le Président de la Chambre Nabih Berri, qui a réitéré son opposition au paiement des obligations arrivant à échéance et son appui à une restructuration de la dette publique qu’il considère comme étant la meilleure solution.

Cependant, cette mesure pourrait également être accompagnée d’une décote sur les dépôts bancaires importants et impacterait également de manière importante les banques libanaises qui possèdent 14.5 milliards de dollars d’obligations et qui ont déposé 70 milliards de dollars comme certificats de dépôts auprès de la BDL, elle-même exposée au défaut de paiement.

Alors qu’elles avaient refusé toute opération de swap des obligations qu’elles détenaient en janvier dernier, les banques libanaises proposent désormais d’échanger celles qu’elles détiennent pour une durée plus longue, “à condition de mettre en place un plan de sortie de crise financière et économique”.

Cette décision devrait être ainsi prise ce vendredi ou ce samedi, avait déclaré en début de semaine Hassan Diab.

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