S’exprimant sur Twitter, le dirigeant des Forces Libanaises Samir Geagea a indiqué prendre les contacts nécessaires afin de rassembler suffisamment de signatures pour obtenir la démission du parlement et des élections législatives anticipées.

Selon la constitution libanaise, cette démission pourrait se faire suite à la dissolution de la chambre par un vote des 2/3 du gouvernement ou encore par la démission des 2/3 des parlementaires libanais.

Pour l’heure plusieurs parlementaires et ministres ont annoncé leurs démissions.

Après les démissions du Ministre de l’Environnement Demianos Kattar puis de l’information Manal Abdel Samad plus tôt dans la matinée, c’est au tour du Ministre de l’économie Raoul Nehmé, d’annoncer sa démission il y a peu.

Aujourd’hui, le député Neemat Frem a annoncé sa démission depuis le siège patriarcal de Dimane. Cette démission s’ajoute à celles hier des députés Paula Yacoubian et de celles des députés du Parti Kataëb, Elias Hankash, Sami et Nadim Gemayel. L’ancien ministre et député Marwan Hamadé avait également annoncé sa démission dès le 5 août 2020, au lendemain de l’explosion du Port de Beyrouth.

Les incidents entre forces de l’ordre et manifestants ont fait 230 blessés ce samedi 8 août, indique la Croix Rouge Libanaise et 1 mort dans les rangs des Forces de Sécurité Intérieur, alors que plusieurs immeubles dont le siège de l’Association des Banques du Liban, le Gray, l’immeuble du An Nahar, déjà endommagés par l’explosion, ont été pris par les manifestants.

Outre le Ministère de l’environnement, les Ministères des Affaires Etrangères, de l’Economie ou encore de l’Energie et des Ressources Hydrauliques ont également été investis par les manifestants.

Un appel à manifester avait ainsi circulé suite à l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août.

Pour l’heure, le ministère de la santé indique que 158 personnes sont décédées, plus de 60 personnes toujours portées disparues et plus de 6 000 personnes ont été blessées selon un bilan toujours provisoire dans l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et une grande partie de la capitale libanaise.

La piste d’une explosion accidentelle de 2750 tonnes de nitrates d’ammonium saisis en 2014 à bord d’un navire poubelle, le Rhosus battant pavillon moldave, est pour le moment privilégiée par les autorités libanaises. Cette explosion équivaudrait à celle de 600 tonnes de TNT ou encore à un tremblement de terre de 3.3 sur l’échelle de Richter.
Elle aurait ainsi causé un cratère de 210 mètres de long sur 43 mètres de profondeur, indique le dimanche 9 août une source sécuritaire citant les propos d’experts français présents sur place.