Le président de la république libanaise aurait accepté le fait d’attribuer le ministère de l’intérieur à la communauté sunnite en échange du ministère de la justice, indique le quotidien Al Anbaa proche du Parti socialiste Progressiste de Walid Joumblatt, suite à une intervention de son homologue français, Emmanuel Macron.

Pour rappel, les ministères de l’intérieur et de la justice sont des portefeuilles clés alors que se sont multipliés les dossiers critiques ces derniers mois comme celui du port de Beyrouth où seraient impliqués l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil ou des transports publics Ghazi Zoaiter, 2 proches du président de la chambre Nabih Berri, ou encore l’ancien ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk proche de Saad Hariri comme le gouverneur de la Banque du Liban lui-même Riad Salamé, soupçonné par les justices françaises et suisses de détournements de fonds et de blanchiment d’argent. Par ailleurs également le premier ministre désigné lui-même fait l’objet d’une enquête concernant l’utilisation de fonds visant à permettre l’achat de biens immobiliers à destination des personnes les plus vulnérables.

Emmanuel Macron aurait ainsi contacté le Général Michel Aoun et le premier ministre désigné Najib Mikati, pour les inciter à former un gouvernement rapide, amenant à cette ouverture du Palais de Baabda.
Le quotidien indique que le chef de l’état fait preuve de flexibilité en vue d’accorder le ministère des Affaires sociales à la communauté druze, mais jusqu’à présent cette question n’a pas été résolue. Autre progrès sur le plan de l’attribution des différents portefeuilles, le ministère des travaux publics devrait revenir au mouvement Marada.

Concernant les autres portefeuilles, le ministère de la santé devrait être attribué au Hezbollah, alors que le ministère des finances devrait revenir au mouvement Amal. Parmi les autres ministères alloués à la communauté chiite, l’agriculture, l’industrie et un dernier ministère non encore identifié.

La présidence de la république obtiendrait de son côté les ministères de la justice, de l’éducation, de l’information, de l’énergie et des ressources hydrauliques et également des affaires étrangères et de La Défense.

Cependant, la décision du gouverneur de la Banque du Liban d’informer le premier ministre désigné Najib Mikati avant les autorités actuellement concernant la levée des subventions accordées aux carburants pourrait complexifier les discussions en cours et amener à un conflit d’ordre constitutionnel.

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