S’exprimant à l’occasion du 20ème anniversaire de la libération du Sud Liban, le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah a estimé qu’Israël reconnait “l’impulsivité et la persévérance de leur adversaire.

Selon le dirigeant du Hezbollah, les dirigeants israéliens, en particulier Ehud Barak et Gabi Ashkenazi au travers de leurs dernières déclarations, auraient admis l’affaiblissement de l’état hébreu. La résistance a vu la victoire depuis le début de son travail, et elle a travaillé régulièrement, patiemment et avec un long souffle”, estime Hassan Nasrallah.

Ainsi, Ehud Barak aurait admis le soutien de la famille Gemayel à l’état hébreu pour l’obtention du pouvoir et via un accord de paix avec Israël, l’expulsion des palestiniens vers la Jordanie appelée à devenir une patrie alternative pour eux.

S’adressant à la population jordanienne, “les israéliens ont conspiré contre vous”, note Hassan Nasrallah avant d’estimer que la résistance était du fait de tous les partis libanais.

Concernant la mise en place d’une zone de sécurité, elle était “pour protéger ses soldats, pas de protéger les Libanais”, estime le dirigeant du Hezbollah, sur la place des déclarations de l’ancien premier ministre israélien.

L’objectif du retrait israélien était de retirer ses troupes mais de laisser l’Armée du Liban Sud sur place et de déclencher un conflit entre milices libanaises. Ce scénario, cependant, ne s’est pas réalisé en raison de l’effondrement de la milice pro-israélienne. Il a également souligné que le Hezbollah a épargné les partisans de l’ALS, épargnant le Liban d’une guerre civile sectaire.

Décrivant Israël comme un pays raciste, basé sur le terrorisme, sans base morale, “dépendant du soutien occidental et en particulier américain”, Sayyed Hassan Nasrallah estime que celui-ci ne pourra pas continuer.

“La disparition d’Israël est une question de temps, et qu’il n’y a aucune possibilité qu’une glande cancéreuse subsiste. (…) “les Israéliens porteront leurs biens et partiront d’où ils viennent”, indique-t-il.

“En l’an 2000, il n’y avait pas de consensus national sur la résistance; Aujourd’hui, cela signifie que la résistance n’a pas perdu en raison de la nature”, estime Hassan Nasrallah avant de poursuivre notant que la résistance du peuple palestinien est plus importante aujourd’hui, notamment à Gaza.

Le dirigeant du Hezbollah a écarté pour l’heure tout risque d’attaque israélienne contre le Liban, notant que les armes du mouvement chiite dissuadent actuellement toute tentative de l’état hébreu à mener une opération militaire contre le Pays des Cèdre. S’adressant à ceux qui veulent désarmer le Hezbollah, il leur rétorque que cette dissuasion protège le Liban et les invitent à fournir un moyen alternatif.

Abordant la question du conflit syrien, Hassan Nasrallah accuse les israéliens d’avoir fourni un soutien logistique à certains groupes. “Les Israéliens ne nous ont pas ciblés au début”, souligne-t-il avant de poursuivre que, face aux victoires de la résistance, Tel Aviv a dû recourir à des frappes aériennes. Au sujet de l’absence d’une riposte de Damas, elle serait induite par la présence de groupes armées sur son sol, estimant que la Syrie doit d’abord se renforcer sur le plan interne.

“Tout bombardement aérien israélien du Liban ne restera pas sans réponse”, indique le dirigeant du Hezbollah qui poursuit concernant l’extension du mandat de la FINUL, menacé de voir son financement être suspendu par les israéliens et les Etats-Unis.

“Nous ne voulons pas d’une guerre civile au Liban, et nous ne voulons pas gouverner le Liban”, poursuit Hassan Nasrallah qui estime que le Liban ne peut être gouverné que par la participation de tout le Monde. “Nous somme contre l’exclusion et l’isolement, contre les divisions du Liban selon les lignes religieuses et la guerre civile”, estimant que l’état hébreu tente actuellement d’inciter à cela.

Hassan Nasrallah note qu’il existe une volonté populaire pour un retrait américain hors du Moyen-Orient, citant l’Irak ou encore l’Afghanistan. Il a cependant exclu la possibilité d’une guerre entre l’Iran et les Etats Unis ou entre Israël et la Résistance. “La guerre sera sur tous les fronts”, note-il, et cela amènera à la fin d’Israël.

Décrivant cette stratégie, comme un piège, il appelle cependant à la mise en place d’une nouvelle classe politique lors des prochaines élections législatives, une solution selon lui pour mener les réformes et le changement et l’établissement d’un corps judiciaire spécial maintenant l’équilibre religieux via l’élection par tirage au sort de ses membres et en charge de lutter contre la corruption.

Concernant “le développement des accords de Taëf”, il estime que le Liban a besoin d’évoluer via une coopération de tous les partis. Cela n’est pas possible actuellement, note-t-il.

“Lutter contre la corruption est plus difficile”, reconnait Hassan Nasrallah qui estime le terrain miné qui aborde par ailleurs la question des manifestations qui ont débuté le 17 octobre dernier. “La solution pour faire face à la situation économique serait arrivée si la pression induite par les manifestations s’étaient poursuivies sans passer par l’option politique”.

“Il existe une solution à la crise économique, en sortant de l’emprise américaine et en se dirigeant vers l’est”, estime Nasrallah, allusion à l’accès aux marchés syriens et irakiens. Il a également nié les accusations faisant état de la volonté du Hezbollah “à détruire les banques” notant que des discussions entre autorités libanaises et propriétaires des établissements financiers ont actuellement lieu.

Concernant une possible candidature à la Présidence du dirigeant du Courant Patriotique Libre Gébran Bassil, ce sujet n’aurait pas été abordé par ce dernier. Il indique qu’en dépit du fait que certaines forces oeuvrent pour défaire l’alliance entre les 2 mouvements qui est cependant fondée sur des bases solides.

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