Le Hezbollah vit un vrai dilemme. Il est partagé entre deux obligations contradictoires qui le mettent dans une situation peu enviable. D’un côté, il est obligé d’obéir aux ordres venus d’Iran, de l’autre il est obligé de tenir compte des revendications économiques, financières et sociales de sa base chiite. La politique du Hezbollah se fonde sur deux volets : il y a ses attaches régionales et ses attaches locales.

Le Hezbollah reconnait sans fausse honte qu’il est financé et armé par l’Iran. Il fait vivre sa communauté grâce au budget qui lui est imparti par l’Iran. Ses combattants sont payés par l’Iran et les familles de ses martyrs aussi. Il est armé par l’Iran pour combattre les Etats-Unis et ses suppôts à savoir Israël, l’Arabie Saoudite et certains pays du Golfe. Il est considéré comme le bras armé du « wilayat al faqih ». Il se doit donc d’obéir aveuglément aux ordres qui lui viennent au-delà des frontières. Il parait que Sayed Nasrallah était contre l’idée que ses combattants interviennent en Syrie, au Yémen et dans n’importe quelle partie du monde. Ce qui n’était pas l’avis de du commandement militaire en Iran. Allez savoir si c’est vrai.

Les événements actuels au Liban montrent que le Hezbollah ne fait plus l’unanimité dans la communauté chiite. Il y a une scission qui se fait de plus en plus grande dans cette communauté contre le Hezbollah et contre le mouvement Amal du Président Nabih Berry. La politique actuelle de ces deux mouvements politico-militaires est contestée par la majorité de la communauté chiite. Cette majorité ne veut plus envoyer ses enfants se faire tuer pour des causes qui ne sont pas les siennes. Cette même majorité appuie la Révolution libanaise qui se répand dans toutes les régions du pays. Elle a les mêmes revendications économiques, financières et sociales que celle-ci. La majorité chiite n’obéit plus aveuglément aux commandements du Hezbollah et du mouvement Amal.

Le Hezbollah est affaibli dans sa lutte contre ses ennemis de l’extérieur parce qu’il ne fait plus l’unanimité  ni dans sa communauté ni dans les autres composantes de la société libanaise. Il reçoit des coups de partout. Les Etats-Unis, Israël et l’Arabie Saoudite attendent le moment propice pour lui asséner le coup fatal. Les erreurs de calcul commises par le commandement du Hezbollah peuvent lui être fatales. 

Pour récupérer la confiance du peuple et se renforcer de nouveau contre ses ennemis, il lui faut appuyer les revendications populaires et la Révolution libanaise. Il ne peut continuer à appuyer un régime qui sera tôt ou tard balayé par les Révolutionnaires. L’Histoire est en marche. Pour survivre, le Hezbollah doit prendre le train en marche sinon il risque de voir venir sa fin prochaine.

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