L'ancien premier ministre Nagib Mikati
L'ancien premier ministre Nagib Mikati

Le Hezbollah aurait indiqué qu’il servira de médiateur auprès du courant patriotique libre dont le dirigeant Gébran Bassil a indiqué hier lors d’une interview télévisée avait annoncé son refus de participer au prochain gouvernement.

Pour rappel également, les partis chrétiens comme le CPL ou encore le Courant Patriotique Libre n’ont nommé aucun candidat comme premier ministre au cours des consultations parlementaires obligatoires qui ont eu lieu ce lundi 26 juillet et qui ont abouti à la nomiation de Najib Mikati comme premier ministre désigné.

Ce dernier s’est rendu aujourd’hui, pour le 3 jour consécutif au Palais Présidentiel de Baabda pour évoquer avec le chef de l’état les différentes formules. Les sources proches des 2 hommes ont indiqué que l’atmosphère était positive et se montraient ainsi optimistes quant à la prochaine mise en place d’un nouveau cabinet.

Ce gouvernement, conforme à l’initiative francaise, devrait être composé de 24 ministres, décrits comme indépendants et spécialistes qui auront la tâche de mener les réformes nécessaires au déblocage rapide des premiers fonds du FMI. Seule chose connue, le ministère des finances devrait revenir à Youssef Khalil, un choix du président de la chambre des députés, Nabih Berri, un choix cependant largement critiqué par certaines institutions internationales en raison de sa fonction actuelle de vice-gouverneur de la Banque du Liban et de l’audit juricomptable de la Banque Centrale qui devrait être mené pour déterminer l’origine des pertes de celles-ci.

Autre différend aujourd’hui entre présidence de la république et Najib Mikati, la distribution des portefeuilles de l’intérieur et de la justice qui est revendiquée d’une part par les sunnites et les chrétiens, en raison d’une part des affaires judiciaires en cours qui visent notamment des proches de Nabih Berri, comme Ali Hassan Khalil et Ghazi Zoaiter dans l’affaire du port de beyrouth et de Saad Hariri dont des proches comme l’ancien ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk est également ciblé par le juge Tarek Bitar et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé soupçonné quant à lui par la justice étrangère de détournements de fonds.

Autre intérêt de ces 2 ministères, l’organisation des élections législatives qui devraient avoir lieu en 2022.

C’est à ce niveau que le Hezbollah pourrait jouer les bons offices.

Un pays sans gouvernement alors que la crise économique le touche de plein fouet

Ce dernier accuse de son côté le chef de l’état de souhaiter obtenir un tiers de blocage au sein de son nouveau cabinet, ce que réfute la présidence de la république.

Le Liban est sans gouvernement depuis la démission, le 10 août dernier, du premier ministre sortant Hassan Diab, 6 jours après l’explosion du Port de Beyrouth, sur fond d’une course pour la dissolution, soit du parlement, soit du gouvernement. Au final, le président de la chambre Nabih Berri aura raison du premier ministre Hassan Diab.

La formation d’un nouveau gouvernement est considérée comme une des conditions préalable à la relance des négociations avec le Fonds Monétaire International afin d’obtenir un déblocage de l’aide financière de la communauté internationale face à la crise économique que traverse le Liban. 

Suite à l’échec de Moustafa Adib à former un cabinet, l’ancien premier ministre Saad Hariri, qui avait pourtant démissionné suite à d’importantes manifestations en octobre 2019, s’est vu être chargé de former un nouveau gouvernement le 22 octobre 2020.

Pour tenter de débloquer la situation, l’ancien premier ministre a promis au mouvement Amal d’attribuer le portefeuille du ministère des finances à un membre de la communauté chiite. Il avait également réitéré que le Liban pouvait se passer d’un état de défaut de paiement, déniant ainsi la gravité de la crise économique cependant vécue par la population, avec 55% de celle-ci vivant désormais sous le seuil de pauvreté alors que la récession économique a atteint 29% selon certains rapports pour l’année 2020.

Cependant, les propositions de Saad Hariri d’un cabinet de 18 membres se heurtent à la présidence de la République, qui souligne que si les communautés chiites et sunnites choisissent leurs représentants, les représentants chrétiens au sein du nouveau cabinet seraient également choisis par le premier ministre désigné. Le Général Aoun estime de fait que les propositions actuelles du premier ministre contreviennent à la fois à la constitution libanaise et au pacte national.

Le 9 juillet 2021, c’est au tour de Saad Hariri d’annoncer le retrait de sa candidature 9 mois après sa nomination sur un constat d’échec des négociations avec le général Michel Aoun.

Le 26 juillet 2021, Najib Mikati est nommé par le Président de la République à l’issue des consultations parlementaires obligatoires.

août 10, 2020

Démission du gouvernement Hassan Diab

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août 31, 2020

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septembre 26, 2020

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Retrait de Saad Hariri

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