Le président de la chambre Nabih Berri a convoqué le parlement le lundi à venir pour discuter de la déclaration gouvernementale du cabinet Mikati III.

Ainsi après la lecture de la déclaration, un vote de confiance devrait être organisé afin de rendre le cabinet Mikati III fonctionnel.

Pour rappel, le gouvernement Mikati III a approuvé hier la déclaration gouvernementale.

Cette déclaration a été rédigée par une commission interministérielle comprenant, outre le premier ministre Najib Mikati, la moitié du gouvernement. Ainsi, ont participé le vice-premier ministre et les ministres de la justice, de l’intérieur, de l’Energie et des ressources hydrauliques, des finances, des affaires sociales, de l’information, de la culture, du travail, de l’Agriculture, du développement administratif et des déplacés. 

Cette déclaration gouvernementale reprend les grandes lignes des précédentes déclarations notamment au niveau des armes du Hezbollah, considérées comme une résistance face à Israël. Elle appelle également à l’adoption rapide des réformes nécessaires face à la crise économique alors que 82% de la population libanaise vit désormais sous le seuil de pauvreté et que la monnaie nationale a perdu 90% de sa valeur face au dollar. 

Cependant, la levée des subventions accordées aux produits de premières nécessité par la Banque du Liban n’a pas été mentionnée par cette déclaration. Cette décision concernant ce volet devrait intervenir lors d’un vote du cabinet Mikati III. 

Par ailleurs, le gouvernement s’engage à reprendre les négociations avec le FMI, interrompues sur fond de différends concernant le chiffrage des pertes du secteur bancaire privé et public et avec les institutions créancières. Pour cela, une restructuration de l’importante dette publique mais également du secteur financier est à mettre en oeuvre. Le nouveau cabinet s’engage ainsi à “renouveler et à élaborer” le plan de sauvetage économique du gouvernement précédent, à la grande crainte des observateurs locaux qui soulignent les forts intérêts présents au sein de la nouvelle équipe avec le secteur bancaire. Ces derniers estiment ainsi que certains comme le premier ministre Najib Mikati pourraient chercher à mettre faire porter l’essentiel des pertes sur les déposants et d’autres soulignent que le nouveau ministre des finances Youssef Khalil n’est qu’autre que le directeur des opérations financières de la Banque du Liban dont les comptes sont soumis à un audit juricomptable par le cabinet Alvarez & Marsal à la demande du FMI.

Enfin, la nouvelle équipe devrait faire adopter la réglementation concernant la mise en place d’un contrôle formel des capitaux. 

Il s’agit de faire face aux conséquences de la crise économique qui touche de plein fouet le pays des cèdres et notamment de ses conséquences sociales et économiques. Cependant, l’aide internationale ne pourrait être débloquée qu’à la condition sine qua none de mettre en oeuvre les réformes jugées indispensables par la communauté internationale. Autre engagement, il s’agit de freiner la contrebande avec la Syrie. 

Sur ce point, les autorités s’engagent également à mettre en oeuvre un plan de retour des réfugiés syriens et palestiniens présents au Liban.

Toujours sur le plan politique, l’équipe Mikati III s’engage à permettre l’organisation des élections législatives de mai 2022 dans les délais prévus ou encore réitère son appui aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, aux accords de Taëf et l’affirmation du droit du Liban à récupérer des parcelles de terres encore occupées par Israël au sud et ses richesses pétrolières offshore grâce aux négociations frontalières

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