Le Siège Patriarcal de Bkerké. Crédit Photo: Marie Josée Rizkallah pour Libnanews.com. Tous droits réservés

Le patriarche maronite Béchara Boutros Rahi s’en est vivement pris aux autorités libanaises qu’il accuse d’avoir assassiné la population.

Le patriarche s’exprimait ce samedi lors d’un sermon à l’issue de la conclusion du synode des évêques de l’Eglise Maronite qui se déroulait au siège du Patriarcat à Bkerké.

“Les autorités politiques ont assassiné la population et doivent désormais admettre leur échec à représenter les citoyens et à gérer le pays”, estime le patriarche Béchara Boutros Rahi avant de poursuivre les accusant d'”avoir tué la population économiquement, financièrement et en terme de vie et de développement”.

Il estime ainsi que les autorités politiques qui ont géré le Pays ont poussé les libanais dans un état de perte, de colère, de désespoir, de révolution et d’émigration pour survivre.

Il s’agit désormais pour eux d’admettre leurs échecs et de démissionner pour le sauvetage du Liban, non plus seulement de manière temporaire pour revenir plus tard, mais aussi de permettre l’avènement d’un gouvernement comprenant une équipe capable de remettre le Liban sur les rails.

Nous souhaitons une formation d’un gouvernement comme ce que stipule la constitution et le pacte national, estime le responsable religieux avant de conclure que tout autre format de cabinet constituerait une perte de temps.

Ces propos interviennent alors que la situation politique s’est crispée suite à des différends entre partis politiques quant-à l’attribution des portefeuilles ministérielles au sein du gouvernement Hariri IV.

Le Liban est sans gouvernement depuis le 10 août dernier, après la démission du cabinet Hassan Diab suite à l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août. Le 31 août, Mustapha Adib a été nommé Premier Ministre à l’issue des consultations parlementaires obligatoires menées par la Présidence de la République. Cependant, la formation d’un nouveau gouvernement bute sur l’attribution du ministère des finances, ministère clé pour la mise en place du programme de réformes économiques exigées par la communauté internationale et nécessaire face à la crise que traverse le Pays des Cèdres.

Ainsi, le Hezbollah et Amal exigent que ce portefeuille ministériel soit attribué à l’un de leurs membres, ce que refusent les autres partis politiques qui demandent en retour, une rotation des portefeuilles ministériels régaliens.

La France s’est, par ailleurs, fortement impliquée dans le dossier libanais, le président de la république française Emmanuel Macron devenant même le porte-parole de la communauté internationale suite à sa visite le 6 août 2020 deux jours après l’explosion du port de Beyrouth. Il a rappelé que le déblocage de l’aide internationale reste conditionné à la fin des importants détournement de fonds par les responsables de partis politiques ou encore au sein des administrations libanaises.

Le 8 octobre 2020, l’ancien premier ministre Saad Hariri se déclare candidat à ce poste après avoir indiqué faire des concessions au sujet de l’attribution du portefeuille des finances qui devrait ainsi revenir au candidat soutenu à la fois par le Hezbollah et le mouvement Amal.

1 COMMENTAIRE

  1. de quoi se mêle le patriarche, qu’il reste à l’écart de tout cela, ou alors qu’il paie les impôts sur toutes les proprités de son église, qu’il arrête aussi d’en construire. La seule chose qu’il met en valeur, c’est la baggare pour le ministère des finance. Dans d’autres pays, c”‘est le plus risqué, mais au Liban….. tiens, tiens tiens, resterait encore quelque chose à prendre?

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