Les dépôts bancaires ont poursuivi leur chute au mois de mai, se contractant de 1.2 milliards de dollars. La moyenne annuelle depuis octobre 2019 était d’une diminution de 3.5 milliards de dollars.

La contraction concerne en premier lieu les dépôts en livre libanaise et moins ceux en dollar. Ainsi, les déposants préfèrent dépenser ou encore acheter au marché noir des dollars via leurs dépôts en monnaie locale en raison des risques de voir la livre libanaise se dégrader face au dollar.

Cela a induit une augmentation de la dollarisation de l’économie libanaise qui est désormais de 79.6% contre 78.9% le mois précédent.

En raison du contrôle des capitaux, cette contraction concerne avant tout les dépôts de personnes résidentes alors que ceux des personnes non-résidentes sont toujours bloquées par le contrôle des capitaux unilatéralement instauré par les Banques Libanaises dès le mois de novembre 2019.

Cette diminution des dépôts en livre s’accompagne par une diminution des taux d’intérêts.

Les taux d’intérêt en livre libanaise passent ainsi à 4.63% en mai contre 5.06% au mois d’avril. En dollars, les taux diminuent également à 1.99% en mai contre 2.32% en avril.

Les taux d’emprunt enfin diminuent également et s’établissent à 8.45% en livre libanaise et 7.9% en dollar.

Les prêts à destination du secteur privé ont diminué de 1 milliards de dollars au mois de mai. Depuis le début 2019, les prêts ont diminué de 16.5 milliards de dollars, essentiellement en dollar et non en livre libanaise.

Aussi, le portefeuille des banques libanaises en obligations étrangères poursuit sa chute. Ils n’attendraient plus que 10.5 milliards de dollars en mai contre 13.8 milliards de dollars au début de l’année. Cette baisse correspond à la vente par les banques libanaises d’importants volumes d’eurobonds à des fonds vautours avant la déclaration d’un état de défaut de paiement en mars 2020.

Le capital investi auprès des banques libanaises par des actionnaires ont atteint 20.3 milliards de dollars, soit 9.9% des actifs totaux de ces banques. Il s’agit d’une légère progression.