Parmi les mesures très attendues du budget 2019 consacré à l’austérité en raison d’un important déficit public à hauteur de 150% par rapport au PIB, le projet d’annuler la rémunération à vie des députés qui seront élus lors des prochaines élections législatives ainsi que celle de leurs héritiers.

Cependant, les anciens et actuels députés ne semblent pas être concernés par cette mesure. Ils devraient ainsi continuer à bénéficier de ces mesures.

La poursuite de ces versements se fait en vertu d’une loi adoptée en 1974. Le gouvernement Mikati II avait déjà tenté d’annuler sans grand succès ces dispositions dès 2011.

Si élu à une seule reprise, l’ancien député bénéficie jusqu’à présent de 55% du salaire d’un député tout au long de son existence. Si élu à 2 reprises, il touchera 65% la rémunération puis 75% si élu à 3 reprises ou plus cela toute sa vie. La facture totale de ces rémunérations atteindrait plus de 30 milliards de Livres Libanaises annuellement, soit pratiquement 20 millions de dollars.
Un député touche actuellement plus de 12 millions de Livres Libanaises mensuellement.

Également, parmi les bénéficiaires de la rémunération en vertu de cette même loi, leurs veuves si elles est toujours en vie ou leurs héritiers si leurs fils ne bénéficie pas d’un autre emploi ou fille si elle ne s’est pas mariée.

Pour rappel, les prochaines élections législatives sont normalement prévues pour 2022. Cependant, ce scrutin est souvent reporté par les autorités libanaises citant des problèmes sécuritaires. Ainsi, le précédent parlement élu en 2009 a vu son mandat, qui arrivait normalement à échéance en 2013, être prolongé jusqu’en mai 2018.

D’ici là, espérons cependant que ni le gouvernement pour ses prochains projets de budget, ni le Parlement, ne remettent en cause ce projet d’annulation de cette mesure largement décriée par la population qui est, quant-à-elle, touchée par les mesures d’austérité publiques prises pour limiter le déficit public qui se monte à plus de 150% du PIB.

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