Plusieurs hôpitaux libanais ont indiqué devoir cesser de traiter leurs patients suite à des difficultés à obtenir les fonds nécessaires. Parmi les établissements concernés, l’Hôpital St Georges, l’Hotel Dieu de France, l’AUH, l’Hôpital Rizk, l’Hôpital Notre Dame Maritime de Jbeil et l’Hôpital Mont-Liban.

Les établissements hospitaliers sont confrontés à d’importantes difficultés financières.

Parmi les difficultés présentes, le fait que les hôpitaux exigent désormais à être payés en liquide au lieu des chèques que refusaient d’honorer les banques, alors que les syndicats des importateurs exigeaient 85% des sommes qui leurs sont dues en livre libanaise et 15% en dollars, en liquide. Face à la difficulté d’obtenir ces fonds en liquide, les établissements hospitaliers ne pouvaient alors se procurer les médicaments nécessaires aux traitements.

Ils entendent ainsi dénoncer les difficultés auxquelles ils font face pour l’obtention des fonds nécessaires pour l’achat des médicaments et équipements médicaux nécessaires au traitement de leurs patients, alors que les importateurs de médicaments et d’équipements médicaux avaient également dénoncé

La Banque du Liban a également répondu ce soir aux critiques de ces établissements, annonçant verser les fonds réclamés par les hôpitaux en livre libanaise, conformément à la circulaire 573 et cela en coopération avec l’Association des Banques du Liban. Elle indique agir pour assurer les services médicaux nécessaires à la population libanaise.

La banque centrale a assuré dans son communiqué que les mesures actuelles visent à contrôler le taux de change au marché noir et à assurer le pouvoir d’achat de la population avant de dénoncer les mesures prises par les établissements hospitaliers qualifiées “d’enchère irresponsable”.

De son côté, l’Association des Banques du Liban a indiqué que ses membres sont prêts à fournir aux hôpitaux les liquidités nécessaires en livre libanaise , en échange de chèques et de virements.

Pour rappel, des sources internes à la Banque du Liban avaient annoncé la fin prochaine du programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité en raison de l’épuisement prochain des réserves monétaires disponibles. Ce programme devrait s’achever dans moins d’un moins faute de fonds disponibles.

Début octobre, face à la crise économique et au déficit induit par le non-paiement par les autorités publiques depuis de nombreuses années des factures dûs aux hôpitaux, l’American University Hospital (AUBMC) avait déjà décidé d’ajuster à 3 900 LL/USD le prix de certains de ses services au lieu de 1 507 LL/USD. L’établissement avait déjà été forcé à se séparer d’une partie de son personnel hospitalier en raison de la crise économique en juillet dernier.

En juin dernier, les hôpitaux privés avaient indiqué que certains produits médicaux ne sont pas couverts par le soutien de la Banque du Liban, tout comme les salaires du personnel hospitalier qui doit être retenu en dépit de la dégradation de la valeur de la livre libanaise. Cette situation a déjà amené la plupart les hôpitaux à ne plus pouvoir effectuer la plupart des actes chirurgicaux, faute de matériel. 

Le syndicat des hôpitaux rappelle que la tarification actuelle a été mise en place sur la base d’un taux de change de 1500 LL/USD depuis plus de 20 ans. Cependant, les hôpitaux sont également tenus d’acheter des produits et fournitures comme des produits de nettoyage pour milieu hospitalier ou encore produits alimentaires pour leurs patients sans assistance publique. 

Les importateurs sont également sur la sellette suite aux accusations du ministère de la santé. Certaines sources accusent les acteurs de ce secteur, importateurs, propriétaires de dépôts ou encore pharmaciens de dissimuler leurs stocks en prévision de l’arrêt du programme de subvention et de la hausse des prix qui devrait alors suivre.

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