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Le président de l’association des propriétaires d’hôpitaux privés Sleiman Haroun a mis en garde hier soir contre un effondrement des structures hospitalières en raison de la dégradation de la parité entre livre libanaise et dollar sur les ondes de la MTV Lebanon.

Sleiman Haroun indique ainsi que si la situation se poursuit ainsi à se dégrader, des structures hospitalières devront fermer leurs portes et les hôpitaux toujours ouverts ne pourront recevoir des patients capables de payer la facture hospitalière. Il avait précédemment indiqué que le dollar hospitalier est passé au taux de change de 6 000 LL/USD au lieu de 1 500 LL/USD afin de faire face à la dégradation de la valeur de la monnaie locale.

Pour sa part, le président du syndicat des importateurs de médicaments Karim Jbara avait précédemment indiqué que les médicaments ne font pas l’objet d’exclusivité sur le marché local, contrairement aux propos tenus par les pharmaciens hier qui avaient entamé un mouvement de grève.

Certaines sources indiquent que si les médicaments ne font pas partis en théorie des produits visés par les agences exclusives, cela n’est pas le cas des équipements médicaux. Aussi, certaines marques de médicaments sont tout de même importées que par un seul représentant au Liban.

Par ailleurs déjà au mois de juillet dernier, les établissements hospitaliers dénonçaient le fait que la grille des actes médicaux n’a pas évoluée depuis 20 ans, alors que la valeur de la livre libanaise s’était déjà largement dégradées au cours des derniers mois. À l’époque, les équipements médicaux ont vu leurs prix s’envoler de 60% à 70% par rapport aux prix stipulés par la grille tarifaire des autorités sanitaires ou encore les assurances locales. Cette situation s’est depuis encore plus dégradée, la valeur livre libanaise s’étant encore plus dégradée, passant de 7000 LL/USD à presque 15 000 LL/USD ces derniers jours.

Les dépenses opérationnelles des hôpitaux se seraient ainsi fortement accrues, alors que le taux d’occupation des établissements hospitaliers aurait diminué de la même proportion. Selon la tarification officielle actuelle, le prix hospitalier serait de 5 USD sur la base du taux de change non officiel, l’hospitalisation en maternité est de 17 USD et une opération cardiaque visant à mettre en place un stent, de 40 USD. Les coûts opérationnels dépassent donc amplement les tarifs officiels.

Pire encore, certains stocks de médicaments d’usage courant seraient en voie d’épuisement alors que des importateurs n’accepteraient de n’être réglés qu’en devises étrangères en contradiction avec les circulaires de la Banque du Liban, réservant une partie de ses réserves monétaires pour l’achat de médicament au taux officiel de 1507.5 LL/USD, ce que dénonçaient hier les pharmaciens qui avaient entamé un mouvement de grève.

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