Dans une dépêche de l’agence nationale de l’information, on indique que l’interrogatoire des anciens ministres des travaux publics, du transport, et des finances, qui devait initialement se faire aujourd’hui suite à l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, a été reporté. Il s’agirait d’attendre l’entrée en fonctions du juge d’instruction, le juge Fadi Sawwan, nommé tout juste hier pour mener cette enquête.

L’interrogatoire de ces personnalités politique qui devait être mené à l’origine par le juge Ghassan Khoury fais également face a certaines difficultés. La cour de cassation ainsi estimée qu’elle était incompétente pour enquêter sur les ministres, Cette affaire devant être renvoyée devant le conseil suprême de la république, seul apte à juger présidents, ancien président ou encore les ministres actuels et leurs prédécesseurs.

Il s’agit donc pour l’heure de mener des enquêtes afin de déterminer la responsabilité de chacun de ses responsables.

Le dernier bilan, toujours provisoire, fait état de 178 morts, de 30 personnes portées disparues ainsi que de 6000 blessés.

Certaines sources proches du dossier soulignent également la responsabilité de plusieurs administrations dans le port de Beyrouth, d’autant que de hauts responsables étaient informés du danger posé par le stockage de manière inadéquate de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium depuis 2014.

Plusieurs partis politiques, de la majorité comme de l’opposition, souhaiteraient également conclure de manière rapide l’enquête, puisque impliqués dans différents trafic qui ont lieu depuis ou vers le port de Beyrouth. Ils souhaiteraient ainsi éviter à ce que la communauté internationale et ses enquêteurs présents sur place ne puissent découvrir le degré d’implication de chacun et des violation sécuritaires nécessaires à la poursuite de ses trafics.

Pour l’heure, 19 personnes au moins seraient actuellement emprisonnés ou mis sous surveillance à leur domicile dans le cadre de cette affaire. Parmi eux, le directeur du port de Beyrouth, Hassan Koraytem, ou encore le directeur actuel de la Douane, Badri Daher et son prédécesseur Chafic Merhi.

Autre conflit d’intérêt au sein même de l’appareil judiciaire locale, notent certaines sources, le fait que le procureur général de la république, le juge Ghassan Oweidat, serait marié à la sœur du ministre des transports à l’époque Ghazi Zeaiter, quand a eu lieu le transbordement de la marchandise depuis le cargo Rhosus dans le hangar 12 du port où s’est produite l’explosion.