Le Liban, sous mandat français depuis 1920, entre dans les tourmentes de la 2ème guerre mondiale alors que se posent de nombreuses questions dont celle de son accession à l’indépendance ou encore même de ses structures fonctionnelles.

Suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne Nazi le 1er septembre 1939, Gabriel Puaux, gouverneur français, annonce la suspension de la Constitution le 21 septembre 1939. Le Liban était alors présidé par Emile Eddé. Ce dernier restera chef de l’état et sera accompagné d’un secrétaire d’Etat, Abdallah Bayhum pour l’aider.

Le Maréchal Pétain signera l’Armistice le 22 juin 1940, le Général Mittelhauser, pourtant favorable à la poursuite de la lutte contre le Régime Hitlerien, annoncera la fin des hostilités au Levant le 28 juin. Henri Ferdinand Dentz, nommé par le Régime de Vichy, succède à Gabriel Puaux comme Commissaire Général au Levant. C’est ainsi, qu’après plus d’une décennie de commissaires civils, les Libanais repassent sous une tutelle militaire.

Déjà éprouvé par la Première Guerre Mondiale, la population libanaise craint alors qu’une nouvelle famine ne s’installe à la faveur du nouveau conflit. Les prix des principales matières premières flambent et que les stocks de nourriture s’amenuisent. Des troubles touchent alors Beyrouth et les principales villes du Pays.

Ferdinand Dentz poussera alors Emile Eddé à la démission et le remplacera par Alfred Naccache

9 avril 1941: Alfred Naccache devient Chef de l’Etat en remplacement du Président de la République Emile Eddé démissionnaire depuis le 4 avril.

8 juin 1941: Les troupes de la France Libre soutenues par les troupes britanniques prennent le contrôle du Liban en réaction à l’utilisation par l’Allemagne d’infrastructures militaires en Syrie et au Liban contre les britanniques basés en Irak.

En juillet 1941, les Britanniques bombardent la base française et les dépôts de Rayak tenus par les troupes du Régime de Vichy en raison de la présence d'avions allemands utilisés pour bombarder des cibles britanniques.
En juillet 1941, les Britanniques bombardent la base française et les dépôts de Rayak dans la Békaa tenus par les troupes du Régime de Vichy en raison de la présence d’avions allemands utilisés pour bombarder des cibles britanniques. Ici, un soldat britannique posant à côté d’un avion détruit sur la base de Rayyak

Le Général Catroux aboli le Mandat et proclame l’Indépendance du Liban avant d’être désigné Délégué Général de la France Libre au Levant le 26 juin.

12 Juillet 1941: Le Général Ferdinand Dentz accepte le cessez-le-feu et signera 2 jours après l’armistice.

26 novembre 1941: Alfred Naccache, précédemment chef de l’Etat est proclamé Président de la République.

1941: Les combats entre Forces de la France Libre soutenues par les troupes anglaises contre les hommes restés fidèles au régime de Vichy, tels que présentés par la propagande vichyste.

Le 25 décembre, le Patriarche Arida, devant les délégations de l’ensemble des communautés libanaises appelle à l’indépendance totale du Liban. Le Général Catroux refuse, estimant prématuré cette indépendance tant que dure la IIème Guerre Mondiale. En août 1942, le Général de Gaulle alors en déplacement au Liban dénonce les ingérences étrangères et estime impossible la tenue d’élections législatives tant que durera le conflit.

Le 24 janvier 1943, le Général Catroux rétablie la Constitution Libanaise, nomme Ayoub Tabet nouveau président de la République et décide de l’organisation d’élections législatives dans les 3 prochains mois. Il sera ensuite remplacé par Jean Helleu. Ce dernier démettra Ayoub Tabet pour le remplacer par Petro Trad.

Béchara Khoury, Premier Président du Liban

Un nouveau parlement sera alors élu, qui élira à son tour Béchara Khoury Président de la République Libanaise, le 21 septembre 1943. Cette même chambre annulera les articles constitutions relatifs au Mandat Français le 8 novembre. Le gouverneur Helleu réplique en arrêtant les dirigeants libanais dont le président de la République Béchara Khoury et du Premier Ministre Riad el Solh et des membres du gouvernement. Ils seront transférés à la citadelle de Rachaya.

Toujours le 11 novembre, 7 parlementaires (Maroun Kanaan, député du Liban Sud; Henri Pharaon, député de la Béqaa; Saadi Mounia, député du Liban Nord; Mohamad al-Fadl, député du Liban Sud; Saeb Salam, député de Beyrouth; Rachid Beydoun, député du Liban Sud; Sabri Hamadé, président de la Chambre et Khalil Takieddine, secrétaire général du Parlement) s’introduisent dans le parlement en dépit d’un blocus des Forces de l’Ordre et adoptent le drapeau Libanais.

Le Président de la République et son gouvernement ne seront libérés que le 22 novembre suite à un ultimatum britannique en leur faveur. C’est à cette date qu’on célébrera désormais l’Indépendance du Liban.

La Marche des Femmes, lors de l'indépendance du Liban, le 12 novembre 1943
La Marche des Femmes, lors de l’indépendance du Liban, le 12 novembre 1943

Suite à cette crise, le Général Beynet, qui remplace Jean Helleu désavoué, rendra au Gouvernement Libanais la plupart de ses attributions. Le 20 décembre 1943, seront remis les administrations et les services d’intérêts communs. Le Président de la République Béchara Khoury, soucieux de marquer la fin du Mandat Français créera les ministères des Affaires Etrangères et de la Défense et fera adhérer le Pays des Cèdres à la Ligue Arabe en octobre 1944 comme membre fondateur.

Le 8 mai 1945, le traité d’armistice entre les Nations Unies, c’est-à-dire les alliés, et l’Allemagne sera signé.

Le 1er août 1945, sera créée l’Armée Libanaise placée sous le commandement du Général Fouad Chéhab et qui reprend les traditions des troupes du Levant.

Le traité franco-britannique du 13 décembre 1945 décide du départ des troupes françaises et britanniques du Liban. Les dernières troupes quittent Beyrouth le 7 avril 1946. Ainsi s’achèvent, par plusieurs événements dramatiques, le mandat et la présence française au Liban et débute l’indépendance du Liban.

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