Liban: tentative de régulation du marché de l’automobile

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Alors que la hausse des ventes de véhicules est en augmentation de 4,7 % en 2014 selon l’association des importateurs des voitures, soit 37 816 automobiles neuves, avec 90 % du marché représentant les véhicules de moins de 15 000 $, les autorités libanaises ont décidé par l’intermédiaire de la Banque Centrale de réguler ce marché. Kia serait ainsi la première marque vendue au Liban, avec 8350 véhicules vendus, suivi de Hyundai (7128 véhicules), Toyota (4865 véhicules et Nissan (4767 véhicules). Seules 3,5% des automobiles neuves vendues à un prix supérieur à 100 000 USD.

Ainsi, la BDL a mis en place une circulaire, le 21 août 2014 exigeant des sociétés bancaire et de crédit offrant des prêts d’achat de véhicules neufs d’exiger un dépôt préalable équivalant à 25 % du prix du véhicule acheté. Cette mesure concerne également les prêts à l’achat de biens d”immobiliers, et cela afin de lutter contre les défauts de paiement affectant certains consommateurs. Cette même mesure appelle également à ce que les sommes remboursées mensuellement ne dépassent pas 45 % des revenus du foyer. Cette décision est motivée par une étude effectuée par la banque centrale démontrant que de nombreux clients méconnaissent le coût du prêt à long terme et se révèlent incapable à la longue d’en payer les mensualités.

L’Association des importateurs de voitures a indiqué que l’entrée en fonction de cette mesure aurait déjà provoqué une diminution de 3 % de la vente des véhicules neufs par rapport à l’année dernière et de 8% par rapport aux périodes comparables des années 2012 et 2013 et d’estimer que cette décision de régulation du marché profite avant tout aux vendeurs de véhicules de seconde main. Ils dénoncent également le fait que des foyers à faible revenu pourraient ainsi avoir des difficultés à acheter un véhicule neuf.

Par ailleurs, les autorités libanaises pourraient prochainement baisser le coût du transport public en raison de la diminution du prix des produits pétroliers. Pour rappel, l’achat de nombreux véhicules de moins de 15 000 $ est motivé par l’absence de structures adaptées dans le domaine du transport public. Est ce que l’entrée en vigueur de la circulaire de la banque centrale et de l’annonce de la diminution les prix des billets de transports publics est une coïncidence? Nul ne peut actuellement y répondre.

François el Bacha

François El Bacha
Expert économique, François el Bacha est l'un des membres fondateurs de Libnanews.com. Il a notamment travaillé pour des projets multiples, allant du secteur bancaire aux problèmes socio-économiques et plus spécifiquement en terme de diversité au sein des entreprises.

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