Le Logo du Fonds Monétaire International (FMI)
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Répondant à une série de questions concernant les négociations qui se tiennent actuellement entre les autorités libanaises et le Fonds Monétaire International, le porte-parole de l’organisation, Gerry Rice a estimé nécessaire un diagnostic commun des sources des pertes et de la taille des pertes dans le système financier, allusion aux controverses actuelles.

Pour rappel, un négociateur libanais, Henri Chaoul a démissionné cette semaine, accusant les autorités libanaises de ne pas souhaiter réformer la cadre économique libanais et encore moins restructurer le secteur financier.
Cette semaine également, des parlementaires ont estimé à 81 000 milliards de livres libanaises seulement les pertes du secteur financier, contre une estimation de 241 000 milliards de livres libanaises pour les autorités et plus de 100 milliards de dollars selon le FMI.

Outre le fait que de nombreux parlementaires seraient actionnaires auprès des banques locales, le plan de sauvetage du gouvernement Diab est également fortement critiqué par l’Association des Banques du Liban. Ce dernier appelle en effet à un approvisionnement à la totalité du capital des actionnaires actuels pour sauver les dépôts de la clientèle, ce que refusent les dirigeants de l’ABL, quitte à faire face à un possible échec des négociations avec le FMI qui pourrait entrainer une série de faillites d’établissements financiers et la perte totale des dépôts de la clientèle, le gouvernement ou encore moins la BDL ne disposant pas des sommes nécessaires actuellement pour mettre en route les garanties bancaires.

Extrait de la conférence de presse du porte-parole du FMI

Gerry Rice – Je me tourne vers le Moyen-Orient. Et de nombreuses questions sur le Liban Un certain nombre de questions. Comment les différents nombres de pertes dans le système financier au Liban affectent-ils les négociations, les discussions entre le FMI et le Liban concernant un éventuel programme de soutien?

Sur cette question, je peux dire que les discussions se poursuivent, bien sûr. Ce sont des questions complexes qui nécessitent un diagnostic commun des sources des pertes et de la taille des pertes dans le système financier. Ainsi que sur les options réalisables pour les traiter de manière efficace et équitable. L’ampleur des pertes potentielles est assez importante et les autorités discutent toujours entre elles du choix des options réalisables en termes de soutenabilité de la dette publique et de restructuration du secteur financier.

Il y a une question, combien d’argent le Liban peut-il attendre du FMI? Étant donné que ces discussions sont en cours au moment où nous parlons, il est prématuré de parler de tout accès potentiel à la taille de – tout accès potentiel au financement du FMI en ce moment. Les discussions sont axées sur les politiques et les réformes visant à restaurer la macro-stabilité et une croissance durable. Et, bien sûr, au bout du compte, le soutien du FMI, l’échelle et la taille seront la décision de notre Conseil d’administration, comme c’est toujours le cas.

Une autre question sur le Liban. Y a-t-il une réforme majeure qui doit être achevée avant que le FMI n’autorise un programme, si oui, qu’est-ce que c’est? Quelles sont les pierres d’achoppement, etc.? À ce sujet, je ne peux que répéter que nous ne sommes pas encore au stade de discuter de mesures spécifiques dans le cadre d’un éventuel programme du Fonds pour soutenir le Liban.

Les discussions restent centrées sur le plan du gouvernement. Je l’ai déjà dit ici. Le diagnostic du gouvernement et les réformes proposées. Encore une fois, ce sont des questions complexes qui nécessitent un consensus sur la façon de relever le défi difficile de manière efficace et équitable. Des réformes globales sont nécessaires dans de nombreux domaines et celles-ci nécessitent l’appropriation et le consensus de la société dans son ensemble.

Dernière question sur le Liban, j’ai mentionné qu’il y en avait beaucoup. Comment le FMI peut-il garantir que le gouvernement mettra en œuvre les réformes? Eh bien, comme dans n’importe quel pays, pas seulement dans le cas du Liban, dans n’importe quel pays. La mise en œuvre des réformes incombe au gouvernement de ce pays lui-même.

Et, bien sûr, cela est vrai dans le cas du Liban également en consultation avec tous les partis politiques concernés et les membres de la société civile dans son ensemble également. Le Fonds soutient généralement la mise en œuvre des réformes grâce à nos conseils, grâce à notre assistance technique à la demande de l’autorité. Et dans le cas d’un programme soutenu par le Fonds au travers d’une conditionnalité spécifique. C’est donc au Liban.

La totalité de la conférence (vidéo)

1 COMMENTAIRE

  1. Si un gouvernement écoute le FMI au lieu d’exercer sa souveraineté, alors il prépare la ruine de son pays. Et le Liban ne fera pas exception, il suffit de regarder n’importe quel pays « bénéficiant » du « soutien » du FMI : qui décide après ça des choix politiques ?
    Au lieu de ça, il serait autrement plus intelligent pour un pays de gérer lui-même sa propre monnaie et d’éjecter tout système bancaire privé du panorama. Et n’écoutez pas les pseudo-experts de la finance internationale, il ne roulent pas pour vous.

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