S’exprimant en direct sur les télévisions libanaises, le Président de la République, le Général Michel Aoun, a demandé la constitution d’une commission d’enquête officielle pour faire la lumière sur les circonstances ayant amené au kidnapping et à l’assassinat de 9 militaires libanais qui étaient détenus par l’organisation terroriste Daesh depuis le mois d’août 2014.

C’est à la suite de la découverte de leurs dépouilles qu’une vive polémique avait éclaté au Liban suite à la révélation de certaines informations. Le Premier Ministre Saad Hariri en tournée dans la Békaa alors que l’Armée Libanaise poursuivait son offensive face à l’organisation terroriste, ce dernier avait indiqué que les autorités libanaises n’avaient pas décidé de procéder à une opération militaire plus tôt en raison de “calculs politiques” sans toutefois donner plus de détails.

Le 30 août 2014 déjà, le groupe terroriste Daesh avait décapité un soldat libanais de confession sunnite et originale du Nord Liban, Ali al-Sayyed, accusé d’avoir tenté de fuir les geôles du mouvement. La macabre mise en scène de cette execution avait été suivie par l’une des dernières preuves de vie des 9 autres militaires suppliant qu’on épargne leur vie et exigeant le retrait du Hezbollah du théâtre d’opération syrien. 2 personnes appartenant à Daesh et impliquées dans cet assassinat avaient déjà été arrêtés par l’Armée Libanaise.

Depuis 2014, de nombreux émissaires avaient tenté de parlementer avec le groupe terroriste Daesh pour l’obtention de preuves de vie de ces militaires, allant parfois jusqu’à fournir vivres et eau en dépit d’un blocus imposé de la zone frontalière avec la Syrie, par l’Armée Libanaise. On était donc sans nouvelle d’Mohammad Masri, de Ibrahim Mughait, de Khaled Hasan, de Hussein Ammar, de Mustafa Ali Wehbe, d’Ali al Masri, de Said Thebian, d’Abdel Rahim Diab et d’Ali Haj Mustafa al-Hasan. Les familles des militaires disparus, effarées par l’execution d’un pilote jordanien et des exactions commises par Daesh à l’encontre de civils et de militaires, avaient organisé plusieurs manifestations, certaines au centre-ville, dénonçant l’incapacité des autorités libanaise et plus généralement de la classe politique à obtenir la libération des leurs.

Le chef de la Sureté Général, Abbas Ibrahim, annonçant le décès des 9 militaires à leurs familles, avait admis que le gouvernement était au courant du probable décès de 9 soldats depuis février 2015.

Pour rappel, l’Armée Libanaise a entrepris une offensive intitulée Aube du Jurd, le 19 août dernier. Cette offensive visait à déloger le mouvement terroriste Daesh des zones qu’il occupe au Liban et qui menaçait la localité sunnite d’Aarsal, chrétiennes de Ras Baalbeck et de Qaa ainsi que différentes localités chiites. Il visait ainsi à provoquer des troubles d’ordre communautaire au Pays des Cèdres. L’un des principaux objectif au départ de l’offensive était de libérer les soldats libanais dont on a retrouvé les 9 corps ce dimanche.

Le dernier bilan fait état de 7 morts et de plusieurs dizaines de blessés dans les rangs de l’Armée Libanaise qui pleure ce mercredi la perte du caporal Araf Diab, âgé de 34 ans, marié et ayant 1 enfant. Ce dernier est décédé suite à ses blessures. Une mine avait explosé à proximité de son unité au deuxième jour de l’offensive, le 20 août dernier, dans les hauteurs de la localité d’Aarsal.

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