Alors que le Liban n’a pas de gouvernement depuis le 10 août dernier suite à la démission du cabinet Diab et que la situation sociale et économique pourrait rapidement se dégrader en raison de la fin prochaine des réserves monétaires disponibles finançant le programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité, le temps semble manquer. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a réitéré, quant à lui, son appel à ce que soit formé le plus rapidement possible le prochain gouvernement en charge de mener les réformes essentielles pour débloquer l’aide internationale au pays des cèdres.

Certaines sources accusent les partis politiques et certains intérêts économiques qui possèdent une relation quasi-incestueuse de ne pas vouloir céder, pensant que la communauté internationale finirait par accorder cette aide sans conditions pour éviter un effondrement total du Liban qui pourrait également rejaillir sur les pays limitrophes, sous-entendant notamment un afflux de réfugiés vers l’Europe via Chypre ou encore une déstabilisation d’Israël et de la Syrie.

Jan Kubis aurait estimé que la crise sociale et économique actuelle impacte durement la population de plus en plus menacée par la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Ces menaces sont d’autant plus critiques qu’elles se doublent aujourd’hui de l’impact de la pandémie. Les femmes et les jeunes sont rendus d’autant plus vulnérables que les réformes qu’il qualifie de vitales manquent toujours d’être mises en place.

Le coordinateur spécial de l’ONU au Liban Jan Kubis aurait ainsi transmis aux autorités libanaises un nouveau message du Conseil de Sécurité de l’ONU, appelant, outre à la formation d’un nouveau gouvernement, à la lutte contre la corruption et la mise en place d’un état de droit, à des réformes politiques comme la fin du confessionalisme conformément aux demandes populaires.

Il s’agit par commencer notamment par la la mise en œuvre complète et en temps opportune de la feuille de route de la France, allusion déjà à l’audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban.

Jan Kubis a ainsi présenté ce rapport concernant l’application de la résolution 1701 d’août 2006 avec le Mohamed Khaled Khiari, le sous-secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique devant le conseil de Sécurité de l’ONU.

Jan Kubis a, par ailleurs, souligné le rôle essentiel de la FINUL au Liban, garante de la Paix au Sud Liban.

Concernant l’explosion du Port de Beyrouth, le coordinateur de l’ONU au Liban s’est félicité de l’aide internationale, dénonçant également le manque de clarté dans l’enquête et appelant à des investigations impartiales et transparentes pour éviter que cette catastrophe ne puisse se reproduire.

De leurs cotés, les membres du Conseil de sécurité ont fait part de leur préoccupation face à “l’absence de progrès dans la formation du gouvernement malgré les défis urgents du pays et les problèmes croissants”, exprimant leur solidarité avec le peuple libanais, de souligner la nécessité pour les dirigeants libanais de former sans délai “un gouvernement compétent capable de mener rapidement les réformes indispensables, qualifié d’essentiel pour l’obtention de l’aide internationale

Les membres du Conseil de sécurité ont également réitéré leur soutien au Liban, à sa souveraineté et à son intégrité territoriale et se sont félicités de l’inauguration de négociations entre le Liban et Israël en vue de délimiter de leur frontière maritime, sous médiation américaine et dans les locaux de la FINUL à Naqoura.

Un véto américain sur la présence du Hezbollah au sein du prochain gouvernement

Après des différends concernant l’attribution des ministères à certains partis comme celui de la santé, des affaires sociales, des télécommunications ou encore des travaux publics, ainsi qu’entre le Président de la République, le Général Michel Aoun et le premier ministre désigné Saad Hariri qui souhaite nommer les 9 ministres chrétiens lui-même, un nouvel écueil serait posé par un véto américain à la présence même du Hezbollah au sein du gouvernement Hariri IV, confirmant au passage l’allusion du ministre sortant de l’Intérieur Mohammed Fahmi qui avait évoqué des éléments externes bloquant le processus de formation.

Ces bras-de-fer avec le Courant Patriotique Libre, le Mouvement Hezbollah et donc le Mouvement Amal pourraient alors faire échouer le passage du prochain cabinet durant le processus de confiance alors que le Liban s’enfonce d’avantage dans la crise économique avec une dette publique qui dépasse les 94 milliards de dollars.

Newsdesk Libnanews
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