« Plénitude », une Ode-symphonie à l’enchantement, de Rania Awada

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Enregistré en deux parties, l’une aux Studios Davout à Paris où son court métrage « Prélude » a été filmé en 2016 et l’autre aux Studios Riffx et l’Auditorium de la Seine Musicale à Boulogne, « Plénitude », poèmes symphoniques est le nouvel album de Rania Awada, pianiste et compositrice franco-libanaise http://www.raniaawada.com.

C’est une invitation à une Renaissance au féminin sur des notes musicales symphoniques mêlées à des vers de poètes tels que George Sand, Victor Hugo, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Alfred de Musset.

Avec ses quatorze titres, la compositrice, Rania Awada, nous invite à l’évasion vers un monde enchanté de douceur et d’émotions.

Le commencement est une « Renaissance », suivie d’une « Ombre lunaire » qui laisse sa place à une « Aurore » grelottante d’une lueur brillante qui nous emporte vers l’horizon, qui suit l’aube et précède le lever du soleil.

Jaillit alors, avec une « Grâce » touchante, l’harmonie de la harpe de nos sentiments, avec tout le bienfait de faveur et sollicitation accordées en toute élégance par la finesse de ces notes harmonieuses qui nous passionnent avec légèreté et délicatesse. Ainsi nous « Aimons Toujours ! Aimons encore ! ». Nous éprouvons de l’affection, de l’amitié et de la sympathie avec « les Mélodies des Premiers Pas » enchantés sur le son de la clarinette, comme une berceuse ou un vol plané vers des « Mémoires », comme si c’est pour nous rappeler les souvenirs du passé qui laissent place à la « Sensation ». Une audition qui stimule émotionnellement nos cinq sens.

Vint alors « l’Aile brisée » avec ses nuées de pensées qui nous sillonnent comme des oiseaux en papier qui volent vers chez nous à la rencontre de « l’Homme et la Mer » puis vers une autre « Renaissance » accompagnée de la Soprano Rima Tawil. Nous découvrons ensuite une production délicate et odorante « À une Fleur » qui nous survole jusqu’à atteindre « Elles » comme note finale.

Touchée et sublimée par cette « Ode à l’enchantement » je me suis entretenue avec Rania Awada pour comprendre le pourquoi et le comment de ses titres.

J’apprends alors que le premier titre, « Renaissance – Revival », de son album « Plénitude » composé « pour orchestre et chœur » est dédié à l’un de ses fils. « Je l’ai vu renaître » me dit -elle. « Le chœur prend toute sa place dans cette œuvre et donne à la musique une dimension spirituelle ». Cet air est également repris sous une autre forme d’orchestration (musique de chambre et vocalises) dans son album à la onzième place.

Le second titre, « Ombre lunaire », est une œuvre dédiée à son père, disparu il y a quelques années. Ce thème est plus doux et exprime sa tendresse envers lui. La colère ressurgit par moment mais la compositrice finit par assumer son absence. « J’ai choisi le piano et le violoncelle (instrument le plus proche de la voix humaine) pour garder une certaine intimité ». Le début est assez expressif avec une touche de tristesse et de révolte.

Quant au troisième titre « À Aurore », elle a choisi de mettre en musique ce poème de George Sand puisqu’il fait l’éloge de la nature, « sujet auquel je suis extrêmement sensible » me précise-t’elle. La musicalité de ce poème est déjà présente dans sa structure et George Sand était une personnalité assez singulière de son époque. « J’ai voulu introduire la harpe dans cette œuvre pour faire ressortir la délicatesse et l’aspect contemplatif et ascensionnel du poème ».

« Grâce », est le quatrième titre de l’album, un morceau de courte durée écrit un matin spécialement pour la harpe. C’est un instant d’apaisement et de recueillement. « Voyager, ce n’est pas se déplacer, c’est céder à l’appel de ces fameux Ailleurs, enchantés comme le chant d’une clarinette ».

Un extrait du poème de Victor Hugo, « Aimons toujours ! Aimons encore ! » se place au cinquième titre de son album. Son choix a été assez rapide. Dans sa recherche d’un poème qui parle d’amour universel, elle a sélectionné celui de Victor Hugo pour « la musicalité des vers, les messages d’amour et d’union qu’il exprime tout en personnalisant la nature. Que de belles images et une incitation à nous aimer davantage les uns les autres ».

Les sixième et douzième titres de l’album sont « Mélodies des premiers pas ». Deux versions dans l’album, une avec clarinette et l’autre avec flûte traversière, œuvres dédiées aux tout petits. « Ce n’est pas exactement une berceuse mais le but est d’initier les enfants dès leur plus jeune âge à la musique classique ». Elle a toujours voulu écrire des musiques pour enfants. D’ailleurs, elle avait édité auparavant un livre CD « Bolido et la Boule magique » avec une orthophoniste qui avait écrit le texte et qu’elle avait mis en musique.

Son septième titre, « Mémoires », traduit les moments de questionnement, de joie et de l’insouciance infantile, de la séparation, de la mélancolie. Il a été composé pour raconter son histoire qui la relie à Rima Tawil, artiste lyrique soprano. « Nous nous sommes connues enfants au Liban. Nous avions eu le même professeur de piano à une certaine période : Hoda Adib. Puis nous nous sommes perdues de vue au moment où la guerre a éclaté », me dit-elle. Leurs retrouvailles datent d’octobre 2016 à Paris. « C’est en mémorisant toute cette période de vie traversée par nous deux que cette œuvre a vu le jour ».

Le poème d’Arthur Rimbaud, « Sensation », occupe la huitième place. Choisi pour sa musicalité et sa soif de liberté, ce beau et court poème d’Arthur Rimbaud qu’elle apprécie tout particulièrement nous fait rêver.

S’inspirant d’un poème qui traitait les conséquences d’une guerre et de l’enfance perdue, « l’Aile Brisée », neuvième titre de l’album, traduit toute une succession de sentiments allant de la tristesse à la joie. Le rythme change régulièrement et nous captive.

Un extrait du poème de Charles Baudelaire, « L’Homme et la mer », est le dixième titre de l’album. La mer, Rania Awada, la connaît bien. Elle a vécu toute son enfance à la contempler quotidiennement, hiver comme été. C’est presque une évidence pour elle que d’avoir choisi ce poème. « La mer est ton miroir, des lutteurs éternels, des frères implacables, riches et mystérieux ».

Une autre version de « Renaissance » (sextuor, vocalises et chœur) occupe la onzième place de son album. Elle a été interprétée lors des concerts de Rima Tawil à la Salle Gaveau à Paris. C’est une version plus intime, intéressante avec un tempo plus lent.

« À une fleur », extrait du poème d’Alfred de Musset, s’invite à nous en treizième position. Il a été choisi, selon notre compositrice, pour sa délicatesse et son thème qui traite d’une ancienne relation amoureuse. « Tout y est : la finesse, la légèreté, l’espoir, cette immense envie de vouloir se rappeler des beaux moments vécus avec un être cher, l’amour dans toute sa splendeur ».

Le bouquet final est pour « Elles », quatorzième et dernier titre de l’album. Œuvre écrite sur un poème de Rushdi Maalouf, le père de l’écrivain Amin Maalouf, qui fait l’éloge de toutes les mères et est porteur d’un message de tendresse et d’amour bien mérité. Titre interprété par l’artiste lyrique, soprano, Rima Tawil, lors de son concert « Orientarias » à la Salle Gaveau en 2019. Ce poème est d’une grande délicatesse et dégage une immense charge émotionnelle. Cette œuvre est en version orchestre, chœur et vocalises dans l’album.

En conclusion de notre interview, Rania Awada, tient à remercier toute l’équipe qui a travaillé sur cet Album : Rima Tawil (soprano), Kaëlig Boché (ténor), Isabelle Nanty (comédienne), Jorane Cambier (arrangeur), Symphonifilm (Orchestre dirigé par Steve Journey), Scoring (Orchestra dirigé par Léo Margue et Nicolas Krauze), l’Ensemble Vocal Fiat Cantus et leur chef de chœur Thomas Tacquet, tous les autres artistes chanteurs, Alexandre Tanguy (ingénieur du son), Jonathan Grimbert-Barré (directeur général à Scoring productions), Dimitri Costanza (graphic designer à Sigmagine) et tous les photographes et ingénieurs assistants.

Enfin, et pour les intéressés, le CD « Plénitude » est en vente sur le lien http://www.raniaawada.com et est en écoute sur les différentes plateformes digitales : Spotify, Google Play, Amazon, Deezer, Youtube Music : https://imusiciandigital.lnk.to/-FO1jhttps://www.youtube.com/user/raniaawada

Jinane Chaker-Sultani Milelli

Rania Awada, pianiste et compositrice

Biographie de Rania Awada :

Pianiste et compositrice franco-libanaise, Rania Awada débute sa pratique instrumentale à l’âge de 5 ans et sera très influencée par l’enseignement de sa professeure Zvart Sarkissian (elle-même élève de Marguerite Long et de Jacques Février au Conservatoire de Paris). Son intérêt pour la musique classique commence dès ses premières années d’études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Beyrouth qu’elle intègre grâce au soutien de sa seconde professeure de piano, Hoda Adib. Aujourd’hui, vivant à Paris, elle écrit dans des registres divers, principalement : musique de film, musique symphonique, musique de chambre, chant lyrique, comédie musicale, ballet, musique pour enfant.

Sa collaboration avec Isabelle Jouve-Gaudin (auteur) a abouti à la création d’un livre CD pour enfant « Bolido et la Boule Magique » préfacé par le Professeur Alain Bentolila et présenté à la télé LCI par Valérie Expert le 22 septembre 2011 dans « Les coups de cœur des libraires » en présence de Gérard Collard. Elle a également composé des titres pour d’autres artistes, tel que « l’Aile Brisée – In my Wings », paru dans l’album « Aah…aah » de Yolla Khalifé et interprété sur scène en Décembre 2015 à l’IMA de Paris. Rima Tawil, soprano, a choisi d’interpréter quelques œuvres de Rania Awada lors de ses différents concerts à la Salle Gaveau à Paris. Isabelle Nanty, comédienne, a voulu participer au projet de l’Album « Plénitude » en récitant le poème de George Sand.

Le court-métrage documentaire « Prélude » autour de quelques-unes de ses œuvres a été projeté sur grand écran au Cinéma Grand Action à Paris, lors d’une soirée privée, le vendredi 28 Avril 2017. Il a également été présenté au MIDEM 2017 à Cannes et a fait l’objet d’une distribution en DVD.

Le concert à la salle Cortot le 24 Novembre 2019 a marqué la sortie de son album « Plénitude ».

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