L'axe Jezzine Saïda interrompu à la circulation. Crédit Photo: NNA
L'axe Jezzine Saïda interrompu à la circulation. Crédit Photo: NNA

Le Liban ne disposerait plus que de 7 jours de carburants et de fioul, après que la Banque du Liban a échoué à accorder les lignes de crédit nécessaires pour permettre le déchargement d’essence et de fioul pourtant présents sur les tankers qui se trouvent en face des eaux libanaises.

Certaines sources appelleraient ainsi jusqu’au rationnement des déplacements qui devraient être limité au stricte nécessaire, indiquent des sources médiatiques.

En effet, depuis déjà 2 jours, les centrales de Deir Amar et de Zahrani, toutes 2 situées au Nord du Liban, brûlent leurs derniers stocks disponibles à tour de rôle alors qu’il était pourtant attendu à ce que l’essence du tanker en face de Beyrouth puisse être déchargé en faveur des automobilistes.

Cette information intervient alors que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé avait pourtant assuré la présidence de la république lors d’une réunion qui s’est tenue la semaine dernier pouvoir continuer à subventionner à hauteur du taux de change de 3 900 LL/USD au lieu du taux officiel de 1500 LL/USD pour quelques mois. Il s’agissait alors de réduire le programme de subvention aux carburants de 250 millions de dollars mensuellement à 150 millions de dollars seulement.

Une polémique pourrait ressurgir aujourd’hui quant à l’exactitude des montants des réserves monétaires disponibles, des sources proches de Riad Salamé ayant estimé que le programme de subvention au carburant pourrait se poursuivre encore pour 2 mois, un délai aujourd’hui qui parait impossible à tenir en raison des circonstances actuelles.

Les autorités libanaises avaient pourtant annoncé une hausse de 30% des prix des carburants pour tenter de limiter quelque peu le coût du programme de subvention et de limiter la contrebande vers la Syrie.

Avec la fin de la disponibilité des carburants, des secteurs entiers pourraient s’effondrer les uns après les autres

De nombreux secteurs d’activités pourtant vitaux dépendent d’un approvisionnement suffisant en carburant. Outre les transports plutôt privés que publics au Liban, les centrales téléphoniques voire même les réseaux de téléphonie mobile pourraient voir leur fonctionnement être très perturbés rendant difficile le travail des services d’urgence.

Aussi, après la crise financière et celle du coronavirus, les pénuries de médicaments également induits par le refus également de la Banque du Liban à payer les entreprises pharmaceutiques en vue de les importer au Liban, les hôpitaux craignent que les pénuries d’électricité puissent également affecter la situation sanitaire locale. Leurs responsables comme le Dr. Firas Abiad de l’hôpital universitaire Rafic Hariri ou encore le président de l’association des propriétaires des hôpitaux privés, le Dr. Sleiman Haroun, ont tous les 2 fait part de leurs craintes de voir leurs générateurs cesser de fonctionner par manque de fioul.

Les boulangeries ne sont pas reste avec l’arrêt de leurs fours, faute de diesel également. Leur syndicat demande déjà une augmentation du prix du pain en raison de la hausse des prix du fioul.

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