Le Premier Ministre Saad Hariri, annonçant sa démission, le 29 octobre 2019. Source Photo: Dalati & Nohra
Le Premier Ministre Saad Hariri, annonçant sa démission, le 29 octobre 2019. Source Photo: Dalati & Nohra

S’exprimant depuis la Maison du Centre, à l’occasion de la 15ème commémoration de l’assassinat de son père, l’ancien premier ministre Rafic Hariri, Saad Hariri a fait le point depuis son éviction à la tête du gouvernement. Pour rappel, il avait démissionné le 29 octobre dernier, suite à d’importantes manifestations qui avaient lieu depuis la nuit du 17 au 18 octobre.

Abordant d’abord la situation actuelle, Saad Hariri a indiqué avoir beaucoup appris en 15 ans, admettant par ailleurs, avoir commis des fautes.

Ainsi, selon l’ancien premier ministre, l’assassinat de son père se trouvait être à une conjonction de l’Histoire, tout comme les évènements actuels qui se déroulent au Liban. Il a également répondu à ceux qui accusent son père d’être à l’origine des problèmes socio-économiques actuels dont la dette ou encore l’effondrement de l’économie, estimant qu’il s’agit d’une nouvelle tentative d’assassinat de la mémoire de son prédecesseur.

Si les réformes économiques promises lors de Paris II avaient été mises en place, il y a 18 ans, l’effondrement économique aurait été évité.

Ils n’ont pas su reconstruire le Liban après l’assassinat de Rafic Hariri
(…)
Le plus grand scénario d’obstruction a été décidé à la veuille de son assassinat.

Au sujet des accomplissements de son père, s’adressant à ses sympathisants, Saad Hariri a ainsi évoqué le rôle qui reviendra au Courant du Futur, parti décrit comme Arabe, modéré et en faveur d’un état civil, “qui est cher au coeur et qui continuera d’irriter ses adversaires”.

Les personnes qui accusent le courant du futur de rechercher à naturaliser les réfugiés au Liban “sont des farces”, note l’ancien locataire du Grand Sérail.

S’adressant toujours à ses adversaires et alliés politiques, il a indirectement accusé les gouvernements d’union nationales d’être à l’origine de la crise: Ils ont perdu sept années sur 14 au nom du Pacte national.

Abordant l’accord conclu avec le Général Michel Aoun pour lui permettre d’accéder à la présidence de la république ce qui, selon lui était impossible auparavant en raison de l’opposition “des alliés de Sleiman Franjieh”, accord décrit pour éviter un nouveau conflit civil, il a indiqué respecter le chef de l’état “mais malheureusement eu l’impression d’avoir affaire à 2 président de la république et d’avoir un président fantôme”. Il attaquait là indirectement le Président du Courant Patriotique Libre, Gébran Bassil.

Il a également accusé ses adversaires politiques de vouloir éliminer le PSP de Walid Joumblatt, les Forces Libanaises de Samir Geagea, le Haririsme, le Courant du Futur et les manifestants, affirmant par ailleurs son alliance politique avec le député druze.

Il a également défendu sa politique alors qu’il était premier ministre, indiquant que l’argent de l’Iran peut résoudre la crise d’un parti politique mais pas la crise d’un pays. “Comment peut-il y avoir des touristes et des marchés pour vendre nos produits sans le golfe et les pays arabes”, s’est-il interrogé sur le plan de la politique économique et de la plan des affaires étrangères.

Se déclarant en faveur d’élection législatives anticipées, Saad Hariri a conclu, indiquant que “sa décision est d’achever le changement et de restructurer le courant du Futur”.

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