Trop tôt pour un lendemain

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“Il n’y a rien de plus prévisible qu’une pandémie comme crise de santé publique dans un monde où nous ne faisons que vivre les uns sur les autres dans des villes surpeuplées et polluées. Et chaque universitaire, chaque chercheur qui s’est penché sur la question savait que cela allait arriver.”Edward Snowden, extrait d’un interview de John Vibes, “creative commons”,11 avril 2020. 

Rien ne se passe plus comme prévu. La population mondiale est prise en otage par des représentants vissés à l’ultime recours, à l’autoritarisme, aux prérogatives des restrictions, aux manœuvres langagières et aux absences  pour “…que les lois d’urgence prolifèrent, que nous sacrifions nos droits, nous sacrifions aussi notre capacité à arrêter le glissement vers un monde moins libéral et moins libre”, 2, E Snowden.

La bataille des individus révèle une lucidité obligée bien distincte des mesures pour  la prévention sanitaire du Coronavirus COVID-19. Cette prise de conscience accrue relève d’une colère intime justifiée contre l’intolérance et les injustices commises par tous ceux qui vident la gouvernance d’une teneur initiale, censée servir tout citoyen également.

Celui-ci doit désormais jongler entre des restrictions extrêmes, des faillites croissantes et de multiples formes de discriminations. Le lendemain fait bien moins rêver et le plus important est de subsister. L’avenir transparaît davantage comme un songe ou au mieux, une perspective factice. On est désormais mobilisé non pour penser à après mais afin de répondre aux besoins indispensables. Voilà un étrange “ordre mondial” qui se débat dans ses ratages environnementaux, politiques, économiques et sociaux.

“Les espoirs déçus par les deux mandats de B. Obama n’ont fait qu’accentuer l’acuité de la question raciale aux États-Unis. Ils laissent à penser que l’exacerbation des haines raciales qui caractérisent le mandat de D. Trump constituent un backlash, une réaction raciste violente et conservatrice similaire à celle observée dans le Sud après la période de la Reconstruction qui succéda à la Guerre de sécession.” Jean-Paul Lallemand StempackVie-publique.fr, avril 2020. 

D’autre part, sur un point géographique au Moyen Orient, là où cohabitent des influences extérieures avec des conflits et des accords opportuns à l’intérieur, l’état demeure accablé par des corruptions tous azimuts.La reconnaissance d’une erreure flagrante est considérée comme un horrible tabou alors même que les gens se révoltent pour réclamer de pressantes élections parlementaires !Lassé des espoirs déçus car de plus en plus confronté à son impuissance et à une immense colère sans réponses valides, le libanais est littéralement en train de couler faute de pouvoir maintenir son pouvoir d’achat minima.

L’indépendance du pays est remarquablement décrite dans sa constitution mais demeure immobilisée dans sa pratique. Les lois sont reconnues certes mais rarement convenues et appliquées. Les politiques communautaires alimentent leurs acquis à distance de la critique constructive, de la révision légitime et de l’évitement d’un dialogue frontal entre les personnages clefs. Après tant d’erreurs, d’abus et de corruptions permises et subies, la pauvreté matérielle du Libanais s’accroît gravement.

Néanmoins, les mesures les plus exposées par tant de responsables sont des constats, de la mise en garde, des contenus insinuatifs, des reports arbitraires et des aides annoncées. Celà signifie t-il qu’il est trop tôt pour un lendemain meilleur car, après un mur de conflits cumulés depuis une centaine d’années et de façon quasi opportunes il n’est encore possible de prendre acte au Liban que pour indexer des accusés ?

A quoi sert-il de continuer à débattre en des commissions, à discourir solennellement et à permettre le glissement vers des restrictions plus étendues quand la confiance des gens est perdue ?! 

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