Une série de noms de personnalités de premier rang accusées d’avoir fait transférer d’importants montants à l’étranger en dépit de l’instauration d’un contrôle informel des capitaux a été publiée de manière anonyme par un compte striker_Lb.

Pour rappel, un contrôle informel des capitaux a été instauré en novembre 2019 par l’association des Banques du Liban, cela afin officiellement de conserver des devises étrangères au Liban. Cependant, déjà à l’époque, des rumeurs faisaient état d’importants transferts à l’étranger par de hautes personnalités. Selon ces rumeurs près de 5 milliards de dollars auraient été transférés illégalement rien qu’en Suisse. L’enquête ouverte sur décision de la ministre de la justice d’alors en 2020 n’a pour l’heure pas abouti à des résultats concrets, le dossier étant considéré comme explosif.

Parmi les noms cités, le premier ministre sortant Najib Mikati aurait ainsi effectué des virements pour plus de 270 millions de dollars, le président de la chambre Nabih Berri dont le mandat a été renouvelé pour un 7 mandat, 600 millions de dollars ou encore l’ancien député Walid Joumblatt 270 millions de dollars également.

Les noms noms ne sont pas en reste avec celui de l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil, bras-droit de Nabih Berri qui aurait envoyé 10 millions de dollars à l’étranger ou encore celui de Marwan Hamadé avec 10 millions de dollars également ou celui d’un autre proche de Walid Joumblatt, Waël Bou Faour pour 17.2 millions de dollars ou celui du bras-droit de l’ancien premier ministre Saad Hariri, Nader Hariri, pour 16 millions de dollars.

Des banquiers comme celui de Salim Sfeir, président de l’Association des Banques du Liban figurent également sur la liste. Celui-ci est accusé d’avoir fait transférer 300 millions de dollars. Le président du Crédit Libanais et  président de l’Union des banques arabes Joseph Torbay aurait fait transférer 25 millions de dollars.

Jihad al Arab, faisant l’objet de sanctions américaines aurait fait transférer 85 millions de dollars.

Cette information, si elle s’avère être confirmée, intervient alors que des sources indiquent que la Banque du Liban aurait ouvert une enquête concernant les transferts effectués par plusieurs personnalités politiques libanaises. Des sources notent que la publication de ces noms intervient alors que le gouverneur de la Banque du Liban fait l’objet d’une mise en accusation pour détournement de fonds et blanchiment d’argent au Liban mais également dans plusieurs pays européens dont la France, la Suisse, ou encore en Belgique et au Luxembourg et que son dossier a été déféré par le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat. Son frère Raja a également été arrêté et libéré après avoir payé une importante somme comme caution. Ces sources estiment probables que ces noms aient été révélés par des sources proches de la BdL elle-même pour tenter d’éviter toute poursuite contre Riad Salamé et ainsi obtenir une sorte de compromis avec une classe politique considérée comme corrompue et ayant mené le Liban à une quasi-faillite de la totalité de ses institutions.

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