De source médiatique, on apprend que la commission d’enquête spéciale de la Banque du Liban, normalement présidée par son gouverneur Riad Salamé, aurait refusé de transmettre à la justice libanaise les relevés de compte de ce dernier.

Si Riad Salamé s’est, à cette occasion, écarté de l’organisme, présidé par son vice-gouverneur Wassim Mansouri, cette décision de la commission pourrait signifier que l’organisme protège le gouverneur accusé tant au Liban qu’à l’étranger, de détournements de fonds et de blanchiment d’argent dans le cadre du dossier Forry Associates Ltd. .

Cette information intervient alors que, pour l’heure également, la plainte déposée par la présidence du service contentieux du ministère de la justice, la juge Helena Iskandar, contre Riad Salamé, son frère Raja, son assistance Marianne Hoayek, serait bloquée faute d’être autorisée par le ministre des finances, Youssef Khalil, qui était le directeur des opérations de la Banque Centrale avant sa nomination.

Pour rappel, la juge Iskandar avait parallèlement demandé, le gel des avoirs de ces derniers ainsi que de leurs proches et la poursuite des procédures judiciaires en cours à la vue des faits qui leurs sont reprochés notamment suite aux révélations de certaines preuves présentées par les enquêteurs européens. Le gel des comptes bancaires est cependant dépendant d’une décision de la commission d’enquête spéciale de la banque du Liban qui doit ordonnée aux banques locales de lever le secret bancaire, une mesure cependant pour l’heure restée vaine.

Parallèlement, le ministère des finances n’aurait toujours pas désigné de cabinet représentant les autorités libanaises à l’étranger en vue de récupérer les fonds gelés en France, en Allemagne, en Belgique ou encore au Luxembourg ou en Suisse, certaines sources estimant qu’une telle décision de Youssef Khalil reviendrait à reconnaitre la culpabilité de Riad Salamé au lieu de le protéger des conséquences de ces accusations.

Après avoir été désigné par le ministère des finances, le cabinet représentant l’état libanais doit encore voir sa nomination être confirmée par le cabinet, puis obtenir un financement du ministère des finances, autant d’étapes qui pourraient être chacune entravée.

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