Le siège de la Banque du Liban. Crédit Photo: Francois el Bacha, tous droits réservés.
Le siège de la Banque du Liban. Crédit Photo: Francois el Bacha, tous droits réservés.

La grève générale décidée par l’Association des Banques du Liban, représentant les dirigeants des banques, a débuté ce lundi 8 août, avec la fermeture de tous les établissements financiers, provoquant la paralysie d’une grande partie des secteurs économiques. Cette grève générale devrait durer jusqu’à mercredi au moins, date à laquelle une nouvelle réunion de l’ABL devrait avoir lieu pour décider des suites à donner à leur mouvement.

Cette grève intervient suite à l’arrestation, lundi dernier, du président de la Crédit Bank, Tarek Khalifé, à l’aéroport international de Beyrouth sur fond d’une plainte déposée contre lui au pénal d’un actionnaire qui lui reproche le non-versement de dividendes alors que l’établissement dégage pourtant des bénéfices au taux de parité officiel de 1507 LL/USD. D’autres plaintes au niveau local, cette fois-ci déposées par des déposants visent différents établissements dont la Fransabank, la Byblos Bank, la Banque Audi, la SGBL – également accusée d’avoir violé le contrôle informel des capitaux et d’avoir participé à une manipulation du cours de la livre libanaise face au dollar -.

Les banques libanaises ne sont pas à la première action du genre. Déjà en 2020, après que le procureur financier ait constaté de nombreuses irrégularités et mis en examen les dirigeants de 20 banques libanaises ainsi que les membres de leurs conseils d’administration, ces derniers avaient alors répliqués par l’annonce de la fermeture de leurs établissements avant que le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, ne fasse pression sur le juge Ali Ibrahim pour que celui-ci ferme les yeux.

Cette fois-ci confrontés à la prochaine restructuration du secteur financier, impliquant un audit général des 14 premières banques libanaises, mais également à différentes poursuites judiciaires de la part de déposants dont les fonds ont été gelés depuis novembre 2019, plaintes qui se sont soldées jusqu’à présent par une victoire devant les cours de justice mais par le refus des établissements bancaires à exécuter ces décisions, et aux demandes du FMI à ce que puissent être unifiés les taux de change locaux entrainant hipso facto la faillite de tous les établissements de détail, les banques libanaises dont 43% des actions sont détenues par des personnes exposées politiques ont décidé de bloquer une partie de l’économie avec d’importantes conséquences. En effet, les transactions liées à l’achat de matières premières comme les médicaments, la nourriture ou encore l’offre de devises étrangères via la plateforme électronique Sayrafa de la Banque du Liban pour laquelle ils sont des intermédiaires sont gelés par ce mouvement de grève. Ce mouvement a déjà un impact sur le taux de parité de la livre libanaise au marché noir qui est repassé au-dessus des 31 000 LL/USD dès ce dimanche.

La Banque du Liban, autorité de tutelle, n’est pas elle-même épargnée par les affaires judiciaires avec des enquêtes en cours déposées à l’encontre de son gouverneur Riad Salamé et de ses proches, non seulement localement mais aussi à l’étranger. Ils sont ainsi accusés de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. Face à la descente de la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun, les employés de la BdL avaient également menacé de faire grève, il y a 2 semaines.

Face à ces mouvements, les différents syndicats notamment la CGTL, ceux des professions libérales ou encore les regroupements des parents des étudiants libanais de l’étranger ont répliqué ce weekend, dénonçant ce qu’ils considèrent être une prise d’otage par les banques depuis 2019 suite à l’instauration d’un contrôle informel des capitaux et exigeant la poursuite des enquêtes en cours contre les établissements financiers et leurs dirigeants.

Le club des juges a également estimé, ce dimanche que l’ABL tentait, par cette manoeuvre de prendre la population en otage afin de la faire chanter face aux procédures judiciaires.

Après les réserves politiques, sectaires et médicales, le protectorat bancaire est devenu un protectorat, répondant par la grève à une décision judiciaire , menaçant d’arrêter toutes les opérations financières et bancaires pour tout un peuple“, estiment les magistrats, notant qu’une campagne est en cours contre eux.

Cette intention systématique de frapper la justice dans le but d’accroître le fossé entre elle et l’opinion publique pour empêcher toute responsabilité. Quand va-t-elle s’arrêter ?“, s’interrogent les représentants des juges qui appellent à La Défense de la justice.

The report published in 2020 by the Foundation for Defense of Democracies and entitled Crisis in Lebanon, Anatomy of a financial Collapse considers all the Lebanese banks studied as insolvent. They are also threatened by legal proceedings, accused of money laundering and because of the link of certain establishments with Hezbollah in the USA.

• Bank Audi SAL
• Bank of Beirut SAL
• Bank of Beirut and the Arab Countries SAL
• Bankmed SAL
• Banque Libano-Française SAL
• BLOM Bank SAL
• Byblos Bank SAL
• Lebanese SAL credit
• Fenicia Bank SAL
• Fransabank SAL
• IBL Bank SAL
• Lebanon and Gulf Bank SAL
• MEAB Bank SAL
• Société Générale de Banque au Liban SAL

Among the banks cited:

In total, the 14 banks taken into account would require an injection of 67 billion dollars, which is far from the maximum sums that Lebanon could obtain in the framework of international aid, that is to say 26 billion dollars (15 billion dollars loans via the IMF and $ 11 billion via CEDRE on the condition of putting in place the economic, monetary and financial reforms necessary to unblock them).

According to calculations made by a foreign expert, all the establishments would require massive injections of funds, going up to 11.9 billion dollars for the BLOM alone, followed by 11 billion dollars for the Bank Audi, amounts today impossible to pay. find in Lebanon itself. The risk of bankruptcy or even complete shutdown is therefore present for these establishments with significant losses for current shareholders.

They could only survive if they merge or haircuts the deposits present.

Un commentaire?

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.