Au Monastère Saint Jean Baptiste Khenchara : Une peinture murale transcendante

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C’était lors des travaux de restauration menés en 2015 que les burins et les masses des ouvriers ont dévoilé une peinture murale qui couvrait jadis les parois intérieures  de l’église Saint Nicolas. Certes le thème est sacré et les dessins seraient-ils inspirés de la céramique de l’époque Ottomane?

Sur un fond de voûte bleue de magnifiques corbeilles de fleurs culminent avec une croix au-dessus d’un aigle bicéphale symbole de Byzance. Des oiseaux symbolisant les âmes chrétiennes sont représentés de chaque côté de cet ensemble. Les lignes sont subtiles et les couleurs vives interprèteraient une image du paradis céleste que la voûte bleue représente. Une guirlande de fleurs de lis stylisées dessine les arcs des murs de l’église alors que les arcs en plein cintre et les linteaux des fenêtres sont peints en bandes de couleurs différentes rappelant les grands domaines ottomans du XVIII et XIX siècle. Le Christ crucifié sur une croix bourgeonnante est le seul personnage qui figure dans tout ce décor sacré. Deux versets psalmiques en magnifique calligraphie arabe sont peints sur chaque côté. Des dessins à formes géométriques imitant les mosaïques en marbre de l’époque font aussi parties de cette peinture harmonieuse.

Suggéreraient-ils l’ordre et l’équilibre du monde céleste? On aurait dit une explosion de couleurs dynamiques sous le regard serein et pénétrant des personnages saints que porte la jolie iconostase en bois.

Fondé au XVIII siècle, le monastère devint le berceau de l’Ordre Basilien Choueirite des Grecs Catholiques Melkites. Il permet aux visiteurs de voir son imprimerie, la première au Moyen Orient en lettres arabes, de déguster ses vins, de contempler sa vallée plantée de vignes et d’aspirer le temps d’une visite ou d’une messe à ce monde céleste imaginé par des moines il y a presque trois siècles.

Raghida Samaha
Née au Liban dans une famille qui aime parcourir le pays à la découverte de son histoire et son terroir. Raghida Samaha a fait des études en langues vivantes. Sa prédilection pour les voyages, les arts et les anciennes civilisations l’ont amené à suivre une formation de guide touristique au Ministère de Tourisme Libanais. En 2006-2007 un DES en journalisme francophone lui a permis de traduire ses découvertes dans le magazine Cedar Wings; un moyen d’attire l’attention des lecteurs au sujet des trésors du pays.

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