Parmi les plus vieux enregistrements vidéos au monde, celui de Beyrouth, cette échelle du Levant figure en bonne place. Tournée juste une année après l’invention du cinéma par les Frères Lumières, cet enregistrement est l’oeuvre de Jean Alexandre Louis Promio, né le à Lyon et décédé le à Asnières-sur-Seine, opérateur de vues photographiques animées, telles qu’on les appelaient à l’époque.

Jean Promio. Source Image: Wikipedia

Il a en effet effectué, à la demande des Frères Lumières, un tour du Monde entre Juin 1896 et septembre 1897 pour alimenter le catalogue des vues photographiques animées de cette maison.

L’escale de Promio à Beyrouth, les premières scènes animées de la Place des Canons

À une de ses escales en 1897, c’est à Beyrouth qu’il descendra, pour filmer la vie de la place des Canons, telle qu’on l’appelait à cette époque, avec en arrière plan, la Cathédrale Maronite St Georges et le fameux Ahwat al Izaz, construit sur l’emplacement aujourd’hui de la Grande Mosquée. Au premier plan, le passade des piétons et des calèches.

On s’imaginerait bien voir le fameux Abou Abed, figure devenue quasi-légendaire des lieux mais qui a effectivement existé, passer devant l’objectif et être immortalisé sur cette pellicule.

Le Liban, lui, n’existait pas encore en 1897. Il était encore gouverné par un gouverneur nommé par le Sultan. Il s’agissait du régime de la Moutassarifat du Mont-Liban.

Cet enregistrement de courte durée,  fait donc parti du Patrimoine Mondial de l’Humanité et montre la douceur de vivre de ce Beyrouth d’autrefois qu’on regrette tant.

Beyrouth en 1897

Parmi les autres pays visités, l’Espagne tout d’abord, puis l’Algérie, le Panama. Après Beyrouth, Alexandre Promio se rendra également en Egypte en 1897 et à Jérusalem.

La bande originale de ce film a été récemment restauré par les Archives françaises du film du CNC et est consultable au CNC à la BnF (Paris) ; Bois d’Arcy (Yvelines).

Le Lieu du tournage: La place des Martyrs. 

Place des Martyrs pour certains, place des Canons pour d’autres, place principale de Beyrouth. Elle porte aujourd’hui ce nom en souvenir des nationalistes libanais pendus par les Ottomans le 6 mai 1916. Son nom a changé au gré des époques.

Emplacement d’une première forteresse construite par l’Emir Fakhr al-Din, d’ou son premier nom, Place de la Tour, elle deviendra, sous l’impulsion du Gouverneur Ottoman Djezzar Pacha, la place des Canons suite à l’aménagement de structures défensives suite à une intervention de la flotte russe en Méditerranée.

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