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“Le système familial, en raison de son fonctionnement, débouchait sur la création de l’espace politique : hiérarchisation des familles de notables et de shayks en notables de premier et second rangs, structure pyramidale de la société, protocole précis et codes d’inclusion et d’exclusion des groupes familiaux, rôle essentiel accordé au rang et à la richesse matérielle, etc. L’ensemble de ces pratiques socio-politiques a façonné les modes de ce que l’on nomme actuellement la « politique traditionnelle ». Ce qui est remarquable, c’est que l’ancrage de cette pratique dans les structures mentales de la société en a fait un phénomène rémanent, d’où sa reproduction dans l’imaginaire social, comme un habitus.”
Melhem Chaoul, extrait de La citoyenneté dans une société non homogène, Le cas du Liban. Dans Tumultes 2011/2 (n° 37). 

Quand allons nous reconnaître la source  d’innombrables inégalités flagrantes, 

“subies”? Elles émanent en grande partie des comportements suspendus ou inchangés d’une  large majorité de libanais. On passe souvent à  transmettre et à commenter des entretiens ciblés, des exposés et des conférences fort intéressants. Cependant, malgré les analyses et les interprétations diverses en vue de secourir le pays en grande faillite économique, on néglige la mise en marche des initiatives indépendantes et des exemples vivants de rapports novateurs au quotidien. Afin que le pays commence à se rétablir nous pouvons considérer bien plus sérieusement, comment incarner des comportements délibérés et évolutifs en nos familles dès l’enfance. A part des initiatives caritatives et des actes particuliers remarquables pour sauver des gens en diverses extrêmes urgences, rares sont ceux qui misent sur une logique délibérée et des comportements proprement démocratiques. Ceux-ci composent la différence constructive lors des liens intra-familiaux au lieu des rapports supposés figés. Ils bloquent des dialogues difficiles, mais nécessaires pour résoudre des conflits particuliers. Le changement “promis” ne peut être réalisé sans la part délibérée et transparente de chacun. 

Que de fois dans la tradition libanaise la communication n’est possible, car elle dérange des règles établies depuis des générations de grands-pères et de grands-mères. “C’est comme ça” disent les parents ! Et puis, tout se trame entre les enfants, pour éviter de dire vraiment ce qu’ils pensent et ressentent . La personne va souffrir, “sans problèmes”, “mafi machkal” et taire des cohérences intolérées , rien qu’en présence d’un maître des lieux. Le dialogue reste ainsi confiné aux humeurs agréables, alors que l’ordinaire est régi par la surprotection ou le chantage affectif des parents. L’indépendance commence d’abord en des situations premières, quand la communication passe délibérément selon son droit d’expression légitime. En explorant des échanges sans les censures souhaitées des uns et des autres, on peut entreprendre dès le plus jeune âge, l’éducation du choix véritable chez le futur électeur. Celui qui ne craint de choisir ni de comptabiliser un élu. Ainsi, au lieu de reconduire des personnages qui parlent et décident à leurs guises des chemins à suivre, commençons autrement, par défendre un avis, une conviction et une vérité intime qui pourraient déplaîre à un aîné, 

sans craindre d’être puni par ceux qui justifient des rôles en tant que décideurs de nos vies, au présent et à l’avenir. Commençons par accepter de changer et de passer aux actes novateurs. Il s’agira de pouvoir non seulement projeter des perspectives socio-économiques  fascinantes, mais d’incarner une citoyenneté vivante ! 

Joe Acoury

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