La crise économique et financière Chypriote fait quelques vagues et amène à quelques éléments de réflexion importants concernant le Liban et sa situation.

Tout comme le Pays des Cèdres, Chypre s’était engagé sur 2 secteurs économiques pour son développement, à savoir le tourisme qui constitue 15% de son économie et on a appris également avec cette crise, son secteur bancaire, avec une législation propice à l’accueil d’investisseurs étrangers, principalement russes. Enfin, depuis son acceptation dans la zone Euro, Chypre possède une monnaie qui n’est pas sienne en raison du fossé entre son économie et les principales économies de la zone Euro, tout comme la Livre Libanaise est indexée sur le Dollars Américain et sa parité actuelle n’est pas réelle. Enfin, la crise chypriote est principalement à mettre sur le compte de la crise grecque, via les investissements privés notamment des banques dans ce pays, tout comme aujourd’hui on apprend, effet domino peut-être, le retrait ou la diminution de l’envergure des investissements des banques libanaises qui essayent de se prémunir contre de possibles pertes à terme dans l’ïle qui a vu naitre Aphrodite.

Cependant, l’impact des mesures prises par Chypre et l’Union Européenne sera limité sur le Liban. En effet, les dépôts de ressortissants libanais présents sur place sont négligeables. Parmi les investisseurs libanais, certains étaient présents simplement pour profiter d’une porte d’entrée économique dans l’Union Européenne. Aucune inquiétude engendrée par la perte même de fonds, et même un point positif, de nombreux déposants libanais à Chypre rapatrient actuellement leurs fonds au Liban.

Il demeure que la situation financière Chypriote est moins catastrophique que celle du Liban et cela doit demeurer un sujet d’actualité. puisqu’elle atteint 83,3% de dette par rapport au PIB qui est estimé à 18 milliards de dollars en 2012 contre 138% actuellement pour le Pays des Cèdres. Avantage au Liban, il peut techniquement tout de même dévaluer la monnaie nationale et les dépôts bancaires le prémunissent actuellement d’une crise de financement. Il ne peut être question au Liban de nationaliser 60% des sommes déposées auprès des banques libanaises à partir d’un certain seuil, le système politique libanais ne permettant pas la prise de décisions aussi drastiques. La question reste cependant jusqu’à quand cela s’avèrera possible puisque l’essentiel des dépôts bancaires au Liban sont investis en bons du Trésors libanais et donc peuvent être sujet à une défaut de paiement de l’État.

Impact direct, non, mais éléments de réflexion pour prévenir du pire pour le Liban, évidemment. Le débat est donc ouvert.

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