Les tensions entre le Liban et Israël sont toujours vives, alors que des militaires libanais ont tenté d’intercepter 2 drones qui ont franchi la ligne bleue, ligne de démarcation entre les 2 pays, au niveau de la localité d’Adaisseh au Sud du Liban, dans la nuit de mercredi à jeudi. Ces 2 drones ont cependant pu regagner leurs bases.

Fait du jour, les autorités israéliennes accusent l’Iran de poursuivre la mise en place d’infrastructures visant à permettre au Hezbollah de renforcer son arsenal, alors que dans la banlieue Sud de Beyrouth, des mesures de sécurité strictes ont été mises en place en raison de la célébration prochaine de l’Ashoura.

Le porte-parole de l’Armée Israélienne, le lieutenant colonel Jonathan Conricus, a appelé les autorités libanaise à faire face à “leur responsabilité et à comprendre le fait qu’ils laissent le Hezbollah et l’Iran fasse ce qu’ils désirent sur le sol libanais. (…) Ce sont eux qui se rendent complices de la mise en danger des libanais et libanaises que le Hezbollah et l’Iran utilisent comme boucliers humains

Pour rappel, une attaque via 2 drones piégés a touché la banlieue Sud de Beyrouth, considérée comme un fief du Hezbollah. Il s’agit de la première attaque de ce type au Liban. Un de ses drones a été intercepté quand les habitants des immeubles des alentours ont réussi à le toucher par des pierres. Il s’est alors écrasé. Ce dernier contenait 5.5 kilogrammes d’explosif de type C4, indique ce mardi, le Hezbollah. Peut-être ce premier drone, un deuxième drone est apparu. Il a explosé à proximité du centre média du Hezbollah, provoquant des dégâts matériels légers. 3 personnes ont également été légèrement blessés dans cette explosion.
Par ailleurs, un drone israélien avait également bombardé, dans la nuit de dimanche à lundi, une base militaire du FPLP-CG à cheval entre les frontières libanaises et syriennes, faisant des dégâts matériels.
Beyrouth considère que, par l’utilisation de drones pour bombarder le territoire libanais, les autorités israéliennes tentent de changer les règles d’engagements issues du conflit de juillet 2006 et qui s’était achevé par l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU garantissant la souveraineté du Pays des Cèdres sur son territoire et son espace aérien.
Suite à l’attaque de la banlieue sud, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a menacé l’état hébreu de représailles suite à la tentative d’attentat par 2 drones piégés dans un discours prononcé ce dimanche. Ces représailles ne seront pas menées à partir des fermes occupées (par Israël) de Chébaa, indique le secrétaire général du Hezbollah mais à partir des frontières libanaises. 
Le Hezbollah a également mis ses forces en état d’alerte maximum. Face à eux, l’armée israélienne a également renforcé ses positions avec l’envoi notamment de blindés.

Les unités de l’Armée Libanaise et de la FINUL ont entamé une série de patrouilles communes ce jeudi, alors que sur place, notamment au niveau de la localité d’Adaisseh, aucune activité israélienne est pour l’heure constatée de l’autre côté de la ligne bleue au lendemain de la violation de l’espace aérien libanais par ces 2 drones.

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Seul un drone de type MK aurait survolé la ville de Marjayoun à moyenne attitude au-delà de la portée des unités militaires libanaises présentes dans la région.

Pour rappel, les autorités libanaises demandent l’arrêt des survols de l’aviation israélienne dans l’espace aérien du Pays des Cèdres. Le précédent rapport concernant l’application de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU en date de juillet 2019 du secrétaire général de l’ONU au Conseil de Sécurité, Antonio Guterres avait indiqué que plus de 100 de ces violations avaient eu lieu mensuellement entre février et juin 2019.

La FINUL tente d’assurer le calme

Le porte-parole de la FINUL, Andrea Teneti a annoncé hier que les forces internationales surveillent activement la situation dans une interview accordée à l’Agence Nationale d’Information (ANI). Il a indiqué que la FINUL est en contact avec les différentes parties prenantes – et notamment l’Armée Libanaise – pour assurer la stabilité et la sécurité le long de la ligne bleue.

Il s’agit, selon lui, d’éviter tout incident ou incompréhension qui pourrait déboucher “sur des hostilités entre forces présentes et indique que le commandant de la FINUL, le Général Stefano Del Col, a appelé tous les partis à la retenue et à se conformer aux mécanismes de coordination pour communiquer les différentes demandes de chacun.

Coordination de la Présidence de la République et du Grand Sérail face aux agressions israéliennes

Un proche conseiller du Premier Ministre Saad Hariri, Ghattas Khoury, s’est rendu au Palais Présidentiel d’été de Beiteddine pour discuter des derniers développements avec le Président Michel Aoun.

Selon le communiqué publié à l’issue de la rencontre, les 2 hommes ont discuté de la situation politique actuelle et de la mobilisation pour confronter l’agression israélienne de la banlieue Sud de Beyrouth.

Ghattas Khoury a également souligné que la présence du Chef de l’Etat dans le Chouf a un impact positif renforçant la réconciliation de la Montagne, allusion au processus de pacification du Chouf suite à l’incident de Qabr Chamoun.

Liban/Israël: La France appelle à la retenue

Le Ministre Salim Jreissati avec la chargé d'affaire de la France au Liban, Salina Grenet-Catalano. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le Ministre Salim Jreissati avec la chargé d’affaire de la France au Liban, Salina Grenet-Catalano. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Le Ministre en charge des affaires de la Présidence, Salim Jreissati, a rencontré la chargé d’affaire de l’Ambassade de France au Liban Salina Grenet-Catalano pour évoquer avec elle la situation qui prévaut après l’explosion de 2 drones dans la banlieue Sud de Beyrouth.

Selon un site israélien, les cibles visées par les 2 drones, des équipements à destination du Hezbollah, d’origine iranienne permettant la production de missiles de haute précision.

La diplomate française a rappelé les positions de la métropole.

La France insiste sur la nécessité de faire preuve de retenue, indiquant que le Liban est sur le point de demander la prolongation du mandat de la force des Nations Unies opérant dans le Sud (FINUL). La France, a rappelé Salina Grenet-Catalano, oeuvre avec d’autres pays pour adopter une résolution appropriée prolongeant ce mandat pour une année supplémentaire.

Le ministre a, de son côté, rappelé les positions du Président de la République qui considère cette attaque, comme constituant une véritable déclaration de guerre faite au Liban et avait rappelé le droit du Pays des Cèdres à se défendre face à toute attaque.

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Les Pays Arabes soutiennent le Liban face à Israël

Précédemment, le Premier Ministre Saad Hariri a, de son côté, reçu les représentants d’Oman, d’Arabie Saoudite, du Maroc, de l’Algérie, d’Irak, du Soudan, de Tunisie, d’Egypte, des Emirats Arabes Unis, du Koweit, de Palestine et de Jordanie en présence également de son conseiller Ghattas Khoury.

Au nom des pays membres de la Ligue Arabe, l’Ambassadeur du Koweit au Liban, Abdul Aal al-Qinai, a indiqué que le Premier Ministre a évoqué avec eux la position libanaise suite à l’attaque israélienne contre la banlieue Sud de Beyrouth.

Il a également indiqué que les pays arabes déclarent leur soutien et attachement à la sécurité et à la stabilité du Liban et aux mesures ou politiques qu’il prend pour préserver sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale face à toutes les menaces auquel il fait face.

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