Suite de la crise des ordures débutées par la fermeture de la décharge de Naameh en 2015 et le plan polémique du gouvernement d’alors d’ouvrir 2 décharges, l’une à Bourj Hammoud, banlieue Est de Beyrouth et l’autre à Costa Brava, au périmètre immédiat de l’Aéroport International de Beyrouth: le quotidien anglophone libanais The Daily Star annonce qu’un juge aurait décidé de la fermeture définitive de cette dernière déchèterie dans un délai de 4 mois.

La décharge de Costa Brava avait fait l’object d’une grave polémique entre autorités libanaises et mouvements écologistes suite à la décision d’abattre les mouettes et autres volatiles qui menaçaient le transport aérien. Des groupes de chasseurs avaient ainsi été “conviés” dit-on par le Président de la MEA pour tirer sur les mouettes après que plusieurs compagnies internationales aient menacé d’interrompre leurs vols en direction de Beyrouth. Un avion d’une compagnie du Golfe aurait été également légèrement endommagé après qu’un oiseau ait été avalé par ses réacteurs.

Le juge des affaires urgentes du Tribunal de Baabda, Hassan Hamdan, a ainsi statué en faveur du recours présenté par les mouvements écologistes demandant la fermeture dans un délai de 4 mois de cette décharge. Ce dernier avait ordonné le 11 janvier dernier, le maintien en service provisoire de la décharge jusqu’au 31 janvier 2017.

Ouvertes à partir de 2017, les décharges de Bourj Hammoud et de Costa Brava ont été mises en place, par décision du précédent gouvernement, en dépit de nombreux problèmes et infractions aux traités internationaux dont le Liban est pourtant signataire. Situées toutes 2 au bord de la Mer Méditerranée, elles violent la convention de Barcelone pour la protection de la Méditerranée contre la pollution. Celles-ci devaient fonctionner durant quatre années, le temps pour le prochain cabinet de proposer des solutions définitives à la crise des ordures.

Pour rappel, les ordures avaient commencé à s’accumuler dans les rues de Beyrouth et du Mont-Liban à partir du 17 juillet 2015 suite à l’annulation du contrat avec la compagnie de ramassage Sukleen et de l’expiration du mandat à ce que les déchets soient transportés dans la décharge de Naameh.

Cette crise avait amené à la mobilisation d’une frange de la population, notamment suite à un appel d’offre largement controversé en raison des coûts de ramassage proposés par les compagnies participantes allant de 140 dollars à plus de 200 dollars la tonne. De nombreuses manifestations se sont ainsi déroulées cet été 2015 au centre-ville de Beyrouth. Les Forces de Sécurité ont été critiquées pour un usage inapproprié de la la violence, alors que certaines sources indiquaient que des éléments proches de partis politiques s’étaient infiltrés parmi les manifestants pour provoquer des incidents. Les partis politiques avaient fait part d’une large solidarité entre eux face à la société civile qui réclamait une réforme en profondeur du système politique.

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Quand les autorités libanaises prétendent ne pas connaitre les régulations internationales

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